Mécaniques

Corvus Corax

Ces petits tas de limon grinçants, fleurissaient au milieu du désordre.
La glace est retombée, non pas comme la grêle
Des tempêtes d'été, mais par lunes entières

J'attend, grouillant dans mes chemins de ronde.


Les amas s'amassent et s'écartent autour du Vide,
La lumière se fait la proie de la gravité.
Ces lois vont tellement plus vite que moi.
J'attend.


Regarde toi dans ton déguisement d'éther !
Matière et énergie ne furent qu'un
Jusqu'à que le Temps les tempère.
Mais je ne fais que me fondre dans le Néant
Et j'espère.


Je me suis perdu en pensant comprendre.
L'infini est si extensife Que du Pourquoi nait le comment.
Je commence déjà à disparaitre.
Et j'ai peur.


J'ai fuis en pensant prendre la hauteur.
Nous ne sommes que les images
Reflets du temps, de la distance.
Au dessus du ciel, je me gel les ailes.
Quand retomberai-je ?


Les mirages me maintiennent en vie.
Les images ne sont qu'esclaves
De poussières impossibles à voir.
Le désert va plus vite que mes pas.
Je m'essouffle.


Qui se soucierai de mon ossuaire ?
Le sablier s'écoulera
Et reviendra au premier grain !
Je suis décomposé avant de vivre.
Oubliez-le !


Les sables sanglants de mon cerveau,
Produits absolus de la mort
D'un monstre incandescent,
S'agglutinent en bouillon amère,
J'en transpire.


J'ai fondu ma chair et mes os,
De la routine de l'étant
 Apparaît le Chaos de l'être,
J'en fait des rosaces de suif,
Mes yeux se vitrifient.


Mes rages de dent s'expriment pour moi,
La physique me questionne :
"Que t'obstines-tu dans le Je ?"
"Il me faut quelque chose à perdre... 
Et en dépit de toi je veux jouer"

Signaler ce texte