MEDIUM

Catherine Marie France Lavandier

La communication avec l'au delà racontée au quotidien ...La personne qui vous contactera sous peu vous fera vivre des moments irréels , à la découverte de l'Univers ...Le divin côtoie l'étrange...

                   SEPTEMBRE  2014 

Un paysage de neige apparait au loin . Une cime se noie dans la brume qui couvre la plaine . L' air des Vosges , sans l'être vraiment . La fraicheur grise , pluvieuse des marais aux parfums de lavande .

Un jardin de campagne s'éclaircit ,  dans la vallée , sur un contrefort des Alpes . Il est midi . Le pré voisin est envahi d'hirondelles qui partent pour le Sud . Il n'existe pas une colline plus jolie en été , avec ses champs  parsemés de fruits ; rougeur d'une tomate se vantant d'être la plus belle face au champ de courgettes à l'existence paisible . Les paniers d'osier trainent dans les vergers , remplis des pots de confitures , de myrtilles .

Une nature heureuse , vivante , pleine de joies et de surprises , comptant ses richesses ,  qui nous raconte ses mystères , ses étranges pouvoirs qui font de nous les promesses du futur ... Qui sait ce que nous sommes vraiment ?


Jeudi 04

..Jack K.... Fantôme solitaire...

Raconter sa vie ainsi n'est pas facile ... Vivre l'épreuve de la mort , de la solitude me rend fou ; j'ai besoin de te parler , de me confier à toi .Tu es l'inconnue que j'ai besoin de connaitre  , que j'ai rencontré là sur le mur alors que j'essayais de le traverser . Tu m'as dit " ne t'approche pas . Il est vide . Derrière , c'est chez moi ! et tu retires ta voiture de là , compris !"

Un crash épouvantable ; un cri puis le vide qui me tenaille depuis si longtemps ! Je ne sais plus ; j'ai compris . Plus tard la mort ! Elle est arrivée si vite . Je n'avais rien programmé ; la solitude me pèse et je trouve ta maison plutôt agréable . la porte est toujours ouverte . Tu m'as invité je crois ... il y a si longtemps ! Un soir où je t'ai embrassé ... Mon univers est désormais le tien . parfois j'accroche le lustre ! parfois je nettoie le tapis ! J'ai toujours un truc à faire ou à réparer chez toi ... une maison qui est aussi la mienne . dans ma famille nous avons tous l'esprit fantôme ...

Emily ...médium....

Son esprit est présent dans la maison . Je l'ai vu dans mon lit , dans la cuisine et un moment plus tard dans la salle de bains . Il prenait une douche . Un nuage violacé me fait comprendre sa présence ; une lueur écarlate sa colère ! Ses larmes tachent le sol ou le canapé du salon . Je le vois à travers les fenêtres ,  errer dans le jardin , derrière les jonquilles ! Chaque année , il est là , présent pour mon anniversaire , mes noëls , mes moments perso et il m'engueule quand je couche avec un mec bien . Qui peut croire que je le supporte . Personne ! Lui si ! Il est mon amant , de mes jours , de mes nuits . Seule au fond du lit , je pense à lui . Lui qui a traversé le mur de la salle de bain , lui qui a traversé le temps pour venir me rencontrer et ne vivre qu'avec moi . Sa femme , sa compagne  , sa tendre et fidèle amie  qui lui laisse maison et clefs pour faire toutes les réparations du jardin au toit ; un génie du bricolage et un inoubliable amant pour mes nuits .

Je ne te vois plus , Jack . Ton odeur de chien perdu me manque ! J'aimerai bien te voir . Un moment . Enfin si tu vas parce que moi pas trop . Et ne ris pas ! J'ai des factures à payer et là je ne sais pas , je ne sais plus ; tu vas me dire par où commencer . Comme d'habitude . Je t'attends , Jack !

....

Vendredi 05

Je ne lâche pas si facilement quand il s'agit de ma vie . Tu peux penser ce que tu veux , c'est moi ; voilà !

Je suis fou de toi depuis des années et nos intérêts sont communs . Ce qu tu veux , tu l'auras et ce que j'aime en toi c'est ta vibrante intelligence . Tu me passionnes , tu me rends fou et je t'aime .

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Samedi 06

Ton humeur du jour ne semble pas très causante , chérie !

Tu penses à quoi ? A moi ?

Non tu penses à nos impôts . Faut toujours que les femmes dépensent et réalisent après !

Tu aurais du voir ma tête devant la feuille ! faut dire que tu es aller vraiment très fort cette année ; la taxe d'habitation est montée au sommet - çà , c'est pas toi , c'est moi a cause du terrain - mais le reste , c'est toi !

Tout en finesse jusqu'au 0 qui s'affiche  en double sur une seule ligne à la fin du numéro 12 puis 10 . J'avais pensé à plus en fait ! t'as géré comme une chef ; dès fois que tu ne le saurais pas ! Je t'adore !Et dire que mon ancien métier était comptable dans une grosse entreprise - La France - et qu'aujourd'hui je suis devenu co-gérant de PME , la tienne , chérie !

J'ai le bon moral des battants grâce à toutes tes combines ! On aurait pas mieux fait en simple ! Là , on joue en double et franchement tu es incroyable pour tout pigé du premier coup !

Là tu écris impôts sur la feuille et tu envoies le chiffre que je t'ai donné ! Il ne va rien comprendre cet idiot ; il n'a jamais rien compris et n'y arrivera jamais . Il a fait la taule avant d'être idiot et moi barge ! Faut dire qu'à deux on y arrivait déjà pas ; mais là tout seul , il déborde ! Jusqu'au cuir du siège qu'il a profondément usé jusqu'à la corde . Un bureau minable , enfumé , empaffé jusqu'aux coudes et plus une seule idée qui traine !

J'ai toujours dit que le travail de bureaucrate est profondément ennuyeux voire stupide ! Rien que pour s'emmerder et emmerder les autres ! Des journées café sans suites , ringardes et mortelles ! Enfin dans mon cas !

Nous ne nous sommes pas vu ce matin . Tu semblais dormir , un peu ailleurs , rêveuse !Moi , je suis là près de toi ; est ce que tu sens ma présence dans tes bras , lové comme un petit chat ... le minou m'a toujours dit oui et si tu insistes , je recommence ... Tu as une écharpe . Pourquoi ? Serais-tu malade ?

Arrêtes de rire ! Tu n'es jamais sérieuse quand je te le dis . Je t'aime .

......

Dimanche 07

Une délicieuse odeur de jambon parfumé d'ail , cuisant au coin du feu , transpire dans la pièce . Une muselière accrochée au mur ; un cintre vide . Le sien . Sa panoplie de chasse ne sert plus . L'humeur de la grasse matinée n'a pas suffi à le satisfaire . Y a t-il une raison d'espérer , de vivre encore une fois ? Une seconde chance pour nous guérir de cette mélancolie qui nous a envahit , tous les deux ;  peindre ensemble les murs du salon de cette peinture blanche , que nous avions choisi le mois dernier et qui doit trainer dans le garage ! Tant de choses que je n'ai eu le temps de finir ! Toutes ces vacances auxquelles nous pensions ... les Baléares ou la cote d'Azur pour l'été prochain .


Tu ne dis rien ! Pas un mot ! Que se passe -t-il ? As-tu peur ?

Je t'ai vu , nue sous la douche ce matin . J'ai pensé à nous , à ce froid qui me tient toute la journée ; à toi si belle , si charmante . N'as-tu pas remarqué mes yeux , ma bouche affamée , gourmande ? J'ai parfois envie d'une tranche de pain grillée au feu de la cheminée , d'un verre de Bordeaux avec de ce sentiment de plénitude , de confiance  en soi , de bien-être amoureux . Je ne pense plus ; tu es là . Rouge de plaisir face à moi : qui es -tu ?

....

Lundi 08


Je ne sais pas ce qui se passe ; le vent souffle ! La cheminée est en panne . Je vois les buches , mais le feu ne prend pas . On dirait un incendie au loin ; je ne sais où !

J'ai l'impression d'être sur un navire qui tangue ; je sens  un mouvement continu de balancement . Ma tête me fait souffrir .Tout mon coté droit est douloureux : pénible situation quand j'y pense . Je vois un mec courir dans la rue . je ne comprends pas pourquoi . Des nuages grondent : les flammes viennent de la commune voisine   . La ville se réveille  .  Un commerçant ouvre son rideau ; quelques passants aux visages fatigués. Elle assise à table ; petit-déjeuner comme d'habitude . Pas de beurre , ni confiture : ma préférée , la myrtille des bois  avec un bon beurre de Bretagne , sur une tranche de pain de campagne frais du matin . Au marché , je tenais souvent la baguette ; elle le panier de courses . on s'arrangeait comme çà . Cette vie là me manque .Ta présence , ta chaleur souriante , douce lumière de ma vie . J'ai faim ! J'aurai bien pris mon café avec toi : tu veux ?

T'as pas fait la vaisselle ; c'est pas grave ! Je vais la faire . Quand tu rentreras , ce soir , je serai là près du feu à t'attendre dans une maison propre , bien rangée ! Mon don est sans doute de te voir tel que tu es ; simple , bonne , généreuse .

Un tranche de jambon traine sur la traine . Bill , le chien  va être content ! Un brave toutou heureux avec une joie de vivre qui fait plaisir .

Viens voir papa , mon chien ! J'ai des restes pour toi , mon vieux !

Un bisou SVP !

......

Mardi 09

Je suis fatigué ; sans forces . Je n'ai plus envie de rien . Ma femme est partie ; je suis seul . Faut-il que je fasse quelque chose ? J'avais besoin de parler . Je m'allonge sur le divan pour me confier à toi , dans le creux de mes bras . Je ne suis plus seul ; Bill arrive . Il s'assoit près de moi  , pour me regarder de près . Y aurait-il un problème , Docteur Bill ? Tu souris à sa présence et à la mienne . Quel bonheur de voir ainsi !

Une envolée romantique de nuages , de fleurs printanières de notre premier baiser ; si tendre ! Un calme plat depuis ! Je n'ai pas couché avec toi depuis des années ; au sens où l'entend ton amant , ma bien-aimée  des plaines et du vent . Si tu veux bien de moi , je reste encore un peu ... Pourrions-nous discuter de nous ?

Qui de nous deux est le plus seul  , dis-moi ? Toi  ou moi ?

Je t'envie pour ces yeux si bleus alors que les miens sont d'un vert profond ; j'aime ce que tu es pervenche , drôle , coquine ; un brin perverse dans cette tenue matinale !

Serions-nous toujours amoureux ?

Est-ce un nouveau passage dans notre vie ? Cette vilaine qui nous épuise , nous observe paisiblement , nous obligeant à conquérir ensemble des territoires inconnus ; je navigue à vue  , sans voiles , avec pour seule compagnie un jeune matelot , toi , et moi , en capitaine du naufrageur ; péril en la demeure  ! Garde à vous ! Bill veut sortir !

Nous n'irons plus au bois , ma mie ! Nous visiterons le monde à deux ! Est-ce le destin ; la compagnie est bonne ! Je t'aime .

......

Dimanche 13

J'aurai pas cru devoir le dire mais ton agacement est le mien . je vois ce que tu veux dire .. je reviens quelques jours après ; après quoi ? T'es personne pour le dire .Tu camoufles tes problèmes et tes rides dans un verre d'alcool . Faut pas croire que j'ai rien vu . Tu ne diras jamais mon mot ; et tu ne diras jamais ce que tu penses . Voilà pourquoi je vis autrement ! T'es maligne ; pas tant que çà . C qu'il te faut c'est un baise en ville , c'est tout . Regarde ta tête ; elle est déconfite et  çà ne ressemble à rien . Je suis un fantôme , c'est vrai  ; mais je ne suis pas sourd !

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