Medusa

redisblacklove

Celeste était un mystère pour les gens.
Sa neutralité perturbait ceux qui s'aventuraient dans le plus profond de son regard. Elle était jeune, mais malgré ses dix sept années elle dégageait une maturité extraordinaire. Ses traits singuliers ne la vieillissaient pas, cela ne la rendait que plus vivante. Elle était belle, et même plus que tout ces petits détails. Comme possédée par une sorte de force inexpliquée, elle m'attirait.
C'était ce genre de personne qu'on ne pouvait oublier. 


Et j'aurais pu passer des semaines, des mois, même des années à l'attendre après avoir croisé ses doux yeux bleutés. 
J'aurais été capable de tout donner pour apercevoir les sourires se dessiner sur ses lèvres tant ils étaient rares et précieux. 
J'aurais pu tuer pour la protéger, me sacrifier pour continuer à contempler sa beauté de là haut. 
L'impossible serait devenu réalité si elle m'avait laissé l'aimer. 

A chaque fois, elle revenait. Si ce n'était dans mes pensées, c'était un signe qui apparaissait pour me la rappeler : c'était son nom que j'entendais sans cesse dans la rue, que je voyais écris partout dans les livres, à la télévision, sur des publicités idiotes aux abris bus. Son parfum qui enivrait mon âme et chamboulait tout à l'intérieur de moi même. C'était elle que j'attendais de voir au milieu de ces foules de passants que je traversais. 

Elle avait su transformer ma vie à travers l'amour que j'éprouvais pour elle. Plus rien n'était pareil depuis que Celeste était apparu dans mon quotidien. Comme une étoile filante, elle avait réussi à me faire rester sur place, l'air bête et sans voix en une simple fraction de seconde.

Identique à cette étoile, elle était partie à une vitesse hallucinante loin de moi. 

J'avais tenté de passer à autre chose, d'oublier la paralysie sentimentale qu'elle avait mise en mon être pour ne plus penser qu'à elle, qu'il n'y ait que Celeste qui résonne dans mon cœur, de l'oublier par tout les moyens que ce soit en essayant d'aimer la vie, de détruire cette stupide admiration que j'avais à son égard, de me rattacher à des personnes qui m'aimaient, elles; mais rien n'avait fonctionné.

Maintenant je déteste entendre son prénom, parce qu'il met en moi une rage inexplicable, je hais revoir son visage dans mes pensées, parce que je sais que plus jamais je ne le reverrais comme j'ai pu le voir auparavant, aussi prêt de mon corps au point de sentir un lien invisible entre le sien et le mien. 

Et moi aussi, je me déteste, pour la simple raison que je n'ai jamais pu lui montrer la force de l'amour que j'avais à son égard grâce à un baiser. Pas n'importe lequel, mais celui que j'avais imaginé sous tout les angles, voir sa réaction que j'avais pu écrire de toutes les façons possibles, l'embrasser d'une manière unique. 

J'avais inventé mille et une histoire avec Céleste. Mais la plus belle restera la notre, la vraie. 

L'amour passionnel à travers son regard qui paralysait tout mes membres, muscles et organes. Un amour aussi fort que mon cœur avait pu échapper à la paralysie par sa chaleur et la vitesse de ses battements. Lorsqu'elle était plantée là, devant moi, à me regarder le sourire au coin et les yeux insistants profondément noyés dans les miens qui ne pouvaient qu'être intimidés, qui se contentaient de se baisser et de dévorer ses lèvres en les imaginant contre les miennes dans un baiser sensuel.  

Je savais que jamais je ne reverrais toutes ces petites choses qui m'ont faites tant craquer, mais je sais que je pourrais les retrouver à travers mon regard dans les endroits où nous avons été, les personnes que nous avons croisés, les jours précis où l'ont s'étaient retrouvées, rien que toutes les deux. 

Aujourd'hui, je sais que Celeste est partie loin et qu'elle ne restera qu'un passage dans ma vie, une passante ordinaire qui a été une révolution dans mes habitudes. Tout en moi est devenu différent depuis le premier échange avec son regard. 
Mon corps est devenu la froideur de son cœur, mes sentiments se sont forgés une armure indestructible et ma boîte noire s'est paralysée suite à notre rencontre. 

Celeste m'a rendu comme elle : différente.
Je suis Celeste, elle, s'est enfuie afin de se perdre dans la solitude amoureuse. 

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