meetmydrone.com

Guillaume Rousseaux

Le site de rencontre meetmydrone.com a développé des drones de plaisirs. Anda et Emon ont une relation a distance via ces nouvelles machines.

-Désirez-vous un apéritif ?
 
-..Heu, oui merci.
 
-Je vous l'apporte dans un instant.


Le waiter robot s'éloigne calmement dans un tintement de glaçon.
Traverse l'appartement d'Anda aménagé avec élégance et simplicité.
La décoration aux couleurs pastel dégage une atmosphère feutrée. Le
waiter robot s'y déplace doucement adhérant à toutes les surfaces. Il
empreinte une pente douce pour accéder à l'espace cuisine installé
sur une colline au cœur du foyer. Il ouvre le réfrigérateur, saisit un
citron et une bouteille d'eau gazeuse. Débouche une bouteille de
blanc sec, qu'il mélange avec 100g de sucre. Le waiter coupe le citron
et le presse dans le shaker, ajoute l'eau gazeuse et juste un peu plus
de rhum qu'il n'en faut.
Anda, debout devant son bureau, caresse son espace de travail,
manipule de petits objets en bois sur la surface plane et dégagée.
Elle associe les formes et les couleurs dans un rythme constant
et monotone. Face à elle, des grandes baies vitrées lui ouvrent le
ciel de Tokyo, éclairé par les lumières blanches de la nuit. Le vaste
océan de photons scintille dehors tissant une trame en perpétuel
mouvement. Une douce hypnose recouvre la ville dévoilant
ponctuellement les mégastructures de la capitale de l'Est.
Des explosions de lumières à tous les coins de rue rythment
l'activité nocturne, tandis que le silence règne dans l'intérieur
cosy de la jeune femme.
 Anda s'assoie prend délicatement le cocktail que lui offre le Waiter
qui s'empresse aussitôt d'incliner le dossier de son siège. Elle le
remercie, et se met à consulter les dernières mises à jour de sa page
personnelle afin de se créer un programme adapté à son état d'esprit.
Elle n'est pas surprise de découvrir qu'elle est “disponible ;-)” et
“prête pour de nouvelles rencontres ^^”. Depuis son rendez-vous
manqué avec Emon son profil affichait “mes bonnes résolutions
à venir...”. Devant ses yeux son statut évolue encore une fois et
annonce “reBONdissenents dans ma vie sentimentale!”. Cela lui
donne de l'espoir.


Un courant d'air parcourt la pièce dans un frémissement végétal.
A plusieurs reprises, il semble passer tout près d'elle, dans un sens
puis dans l'autre. Anda sourit, pendant qu'un nuage de battements
d'ailes l'entoure, des fréquences aigües et des sifflements apparaissent.
L'un après l'autre, des cris d'animaux semblent jaillir du nuage avant
d'y disparaître à nouveau. Anda éternue dans un petit cri aigüe, le
nuage s'écarte un instant comme surpris par le mouvement brusque,
encore une fois, puis une autre. Le nuage se dilate, se déstructure,
un impact apparait sur un mur, les sons virevoltent dans la pièce
dans une panique soudaine qui peu à peu disparaît. Au gloussement
de la jeune femme l'escadrille se rassemble et le nuage se reforme
autour d'elle. La voix d'Anda prononce la commande ”Accepter
l'invitation” dans une respiration encore instable. Le nuage change de
rythme, entame un mouvement circulaire et forme un tissu sonore au
maillage mobile. Les vitres de son appartement s'assombrissent. Le
poids de son corps disparaît peu à peu. L'air qui l'entoure se dilate et
fait onduler les lignes et les volumes dans son champ de vision.
Enveloppé dans un mouvement d'air chaud, Anda s'élève au-dessus
de son siège et s'allonge dans le vide.


Emon est un jeune homme d'une trentaine d'année, il a grandi à
Tokyo et ne quitte que très rarement la ville; il visite le monde
depuis son appartement. C'est une garçonnière d'un genre nouveau,
il y monte et démonte des machines et répare volontiers celles de
ses amis. Le soir après son travail, il a l'habitude de faire l'amour
sur internet. Tout son entourage ne l'approuve pas mais lui est
convaincu que c'est la manière la plus simple de faire des rencontres
aujourd'hui. Si certains pensent que machines nous séparent, Emon
y voit un progrès sensoriel, des émotions plus réelles, un plaisir
augmenté. Et quand on peut toucher les autres depuis chez sois, se
contenter de la vidéo lui semble être d'une nostalgie absurde.


Lorsque le site meetmydrone.com a annoncé la sortie de drones de plaisir,
il n'y croyait pas vraiment mais la technologie s'est rapidement
améliorée et Emon a fait ses premières acquisitions. Le dove31 a
été LE grand succès, il était abordable et d'une douceur unanime. Le
marché a alors complétement explosé, des appareils de toutes sortes
on fait leur apparition. Il y avait des acheteurs pour quasiment tous
les produits, Emon n'est pas un cas isolé et sa collection bien que très
bien fourni reste assez ordinaire pour sa génération.
Le droning fuck est un hobby très en vogue. Il demande certes
un investissement financier mais cela n'arrête pas les passionnés
comme lui. Le principal avantage de la robotique de contact, c'est que
les appareils sont quasiment invisibles à l'oeil nu, ils nous touchent,
nous chatouillent les oreilles et les narines mais ne nous confrontent
jamais à l'image du robot. Bien souvent les drones sont polymorphes
et nous font découvrir des sensations encore inconnues. Ils ont accès
à l'intégralité de notre système sensoriel et surtout, travaillent en
équipe. Il n'est pas un chorégraphe ou un compositeur qui n'aie
pas réalisé un jour une oeuvre pour ces machines, certains balais
font déjà date dans l'histoire l'art et jamais le public n'a été aussi
réceptif aux grandes oeuvres de son temps. Emon a trouvé un poste
d'opérateur dans la société APEX TRIX il teste des programme
chorégraphique destiné au grand public. C'est un emploi stable et
bien payé qui lui laisse suffisamment de temps pour gérer son propre
réseau pendant son temps libre.


Ce soir, il rend visite à Anda qu'il fréquente depuis quelque temps, ce
n'est pas sa seule partenaire mais il aime à penser qu'il ne s'agit pas
vraiment d'infidélité. Il se positionne debout au milieu de la pièce
muni d'une série d'accessoires pour contrôler son escadrille. Des
objets dotés d'une élasticité et d'une souplesse qui libèrent les gestes
de l'opérateur. Amplitude et précision permettent une bonne prise
en main. Emon contrôle les mouvements collectifs de l'escadrille et la
morphologie de chaque machine. Il modélise depuis ses contrôleurs,
la texture épidermique de ses appareils, créé des rythmes, des
variations, improvise selon des partitions prédéfinies et connues de
tous. Son style est plutôt classique, apprécié et respecté par son
réseau, il a une bonne connaissance des enchaînements de bases et
les exécutent avec précision. Il n'est pas aussi innovant dans ses
associations que certains adeptes qui expérimentent les limites du
plaisir dans des improvisations aux enchaînements spectaculaires,
mais il trouve toujours de bons partenaires. Cette aspect du droning
fuck est capital c'est une discipline qui se pratique au minimum à
deux pour plusieurs raisons. Tout d'abord, l'intensité du plaisir
généré par une escadrille bien contrôlée ne permet pas au sujet de
prendre les décisions nécessaires et sensées pour calmer la partie.
Quand bien même un adepte parviendrait à lancer une vague
chorégraphique digne de ce nom sur sa propre personne, il ne serait
donc pas en mesure de l'arrêter et sombrerai dans la folie. L'incident
a déjà eu lieu chez des experts mais le danger reste faible car un
pratiquant lambda n'est capable de composer que sur autrui.
La seconde raison est d'ordre moral, il s'agit d'une activité
communautaire, un moment d'échange et de partage, géré par un
réseau que l'on fait évoluer, qui nous accompagne jour après jour par
un suivi personnalisé. Les individus pratiquant le hacking
d'escadrille pour leur propre plaisir sont très mal vus, on les
appellent les zombies. Les Nations Unies ont légiféré sur le sujet et
une liste des zombies en activité est régulièrement mise à jour afin
de les neutraliser. Leurs profils psychologiques sont considérés
comme instables et leur comportement souvent dangereux pour eux
comme pour les autres.
 
Emon prononce la commande « Ouvrir une partie en
cours » « #Andapart23 » « let's fuck » l'appartement de la jeune
femme apparaît sur ses lunettes, la Privat Box est indiquée par un
cube de lumière verte, c'est la zone d'intervention de l'escadrille.
Il peut changer de point de vue à tout moment en fonction de
ses besoins tout au long de la partie. Sauf disfonctionnement ou
indisponibilité, les drones sont stockés à proximité pour se trouver
quasi-instantanément en position d'intervention dans les locaux du
partenaire. Emon entame sa parade par une petite introduction toute
en douceur : un trio de grainquail-6 fait son apparition ce sont de
petits drones provocant de légers chatouillements en une multitude
de points, ils frôlent la cible dans un bruit de paille séchée. C'est
une approche discrète qui n'oblige pas le partenaire, attendant une
autorisation pour poursuivre. Une entame tout à fait à propos pour
quelqu'un qui n'est pas attendu et qui dispose d'un minimum de
savoir vivre.
Un incident se produit. La jeune femme est prise d'une crise
d'éternuement ce genre de réaction brusque et inattendue peut
arriver et c'est le rôle de tout bon opérateur de l'incorporer dans sa
chorégraphie. C'est une tâche que le jeune homme accomplit avec
sans froid malgré un lag qui laisse une machine se cogner contre
le mur, les dommages restent superficiels et comme souvent la
composition s'en trouve tout a fait embellie.
C'est au tour des Linnets Melodious d'entrer en scène, une édition
limitée dont l'opérateur n'est pas peu fier. Ces engins diffusent un
sifflement qui augmente sensiblement la sécrétion de sérotonine
de l'auditeur. Cela à pour effet d'améliorer son humeur globale.
Anda accepte l'invitation. Les Flam'N Go de l'artiste à l'œuvre, tout
en conservant une certaine distance avec la cible font monter la
température et le taux d'humidité. Au même instant les Floats200 se
plaquent le long du corps de la jeune femme et la soulève doucement
provocant de légères vibrations. Anda prend en main ses contrôleurs
et entame sa chorégraphie dans l'appartement de son partenaire.
 Il est bien vu dans les réseaux de joueurs de respecter le
déroulement d'une trame, afin de conserver une certaine élégance
dans les enchaînements. En joueuse expérimentée Anda se contente
donc de dessiner un déplacement rotatif de Phero5000 vaporisant un
parfum de jasmin subtilement boisé, accompagné de quelques Flam'N
Go, un incontournable de cette année.
Emon reprend alors de plus belle en chargeant un scout d'une
mission de reconnaissance. Les MopiMops lui emboîtent le pas afin
de valider l'hygiène des zones d'impacts. Notons que pour rendre le
service plus efficace, les utilisateurs achètent l'accès au drone et non
le robot lui même qui obéit à plusieurs opérateurs selon un emploi
du temps bien précis.
Le MillionANT est un drone fragmenté dont le poly morphing offre
à l'imagination du chorégraphe des possibilités infinies. C'est un
épidermique d'une efficacité remarquable, qui peut aussi bien servir
d'accompagnement que de soliste. Emon lance un mouvement à
double torsade qui implique deux rotations en sens opposé autour
du corps de la jeune femme ainsi qu'un va et vient des pieds à la tête.
Son geste est tellement apprécié par Anda qu'apparaît près de lui le
polymorphe FinalMantes un drone dangereux qui a fait disparaître
nombre d'adeptes dans un espace encore inconnu. Emon simplifie sa
chorégraphie pour laisser l'autre joueur s'exprimer plus calmement
et que personne ne soit blessé.


Sur la plateforme de conversation :
 
Xern@Emon : NL (pas mal comme coup)
 
Anda@Emon : W8. Il est à toi celui là ?
 
Emon@Anda: nop
 
Anda@Xern : GTFO (dégage)
 
Emon@Xern : Hé, le pervers c'est une Privat Box. T'as rien à faire là.
 
Anda@Xern : 537 (je suis en colère). J' le crois pas. Y a vraiment des
porcs !
 
Emon@Anda : ... c'est peut être un zombie.
 
Anda@Emon : Dis pas de connerie.
 
Emon@Xern : GTFO (dégage).
 
Anda@Emon : J'aime pas ça.
 
Anda@Emon : Il bouge pas. Il faut qu'il dégage STFW (cherche sur ce 
putin de web).
 
Emon@Anda : Je suis sur le coup.
 
Anda@Emon : dépêche !
 
Emon@Anda : J'essai de le hacker...
 
Anda@Emon : alors ?
 
Anda@Emon : alors ?
 
Xern@Emon : L2P (apprend à jouer)
 
Emon@Anda : merde
 
Anda@Emon : Z911 (urgence zombie).
 
Xern@Emon&Anda : ROFLMAO (je ris a m'en taper le cul par terre)
 
Anda@Emon : faut trouver une solution. Un moyen de le faire partir.
 
Emon@Anda : searching.
 
Emon@Anda : c'est pas n'importe quel zombie, c'est Xern je
viens de trouver des infos sur lui, check ça. C'est un chercheur en
physique quantique, il s'est fait viré des plus grands centres de
recherches du pays, Osaka et Fukuoka. A chaque fois, pour les mêmes
raisons « irrespect des limites déontologiques de la profession » ses
recherches sont considérées comme « dangereuses, immorales, et
honteuses pour notre espèce». Il est en tête de la zombie liste !
 
Anda@Emon : J'appelle une patrouille.
 
Emon@Anda : W8
 
Anda@Emon : W?
 
Emon@Anda : Il a pas l'air violent pour le moment, il faudrait pas
l'énerver.
 
Anda@Emon : C'est pas toi qui l'as à côté de toi !
 
Emon@Anda : Mais qu'est ce qu'il fait ?
 
Anda@Emon : rien mais il est connecté. Y a quelqu'un qui mate à
l'autre bout c'est sûr.
 
Emon@Anda : pourquoi tu le regardes comme ça ?
 
Anda@Emon : Je sais pas, j' fais comme lui, il me regarde, je le
 
Emon@Anda : Je scanne sa bécane, c'est du reptilien, je check sa fiche
 
Anda@Emon : Il est bizarre ce drone.
 
Emon@Anda : ça en a pas l'air mais c'est de l'artisanal. Il est pas
référencé. Y a un peu de tout là dedans, c'est impressionnant j'ai
jamais vu ça, j'comprend rien, le hardware à l'air plongé dans
l'organique. Je vois pas ce qu'on peut faire, il faudrait le bannir sans
qu'il s'en aperçoive mais il nous laissera pas faire.
 
Emon@Anda : T'es là?
 
Anda@Emon : hun hun
 
Emon@Anda : ça va?
 
Anda@Emon : hun hun
 
Emon@Anda : Arrête de le regarder.
 
Emon@Xern : GFFO (dégage)
 
Emon@Xern : GFFO (dégage)
 
Emon@Anda : bon, on va pas rester dans cette impasse toute la nuit.
 
Emon@Anda : J'appel une patrouille et j'leur explique la situation.
 
Emon@Anda : ça te va ?
 
Anda@Emon : K
 
Emon@Anda : Arrête de le regarder.
 
Emon@Anda : Qu'est ce qui t'arrive putin?
 
Emon@Anda : ?
 
Emon@Anda: !?
 
Emon@Anda : Merde je peux pas les appeler. Il a uploadé une sorte de
dôme, on est que tous les trois. Y a rien qui entre et y a rien qui sort,
je peux même pas relancer mon soft.


Dans la Privat Box Emon voit le waiter robot monter la petite pente
qui mène à la cuisine d'Anda ouvrir le réfrigérateur, prendre le
shaker et servir un verre. Il revient vers Xern et lui offre un apéritif
rafraichissant.
 
Emon@Anda : Qu'est ce qui foutent maintenant ces deux la? Si t'as
une idée ou n'importe quoi qui te vient à l'esprit c'est le moment de
 
Emon@Anda : kk
 
Emon@Anda : Tu m'entends ? Accroche toi.
 
Emon@Anda : Tu m'entends ?
 
Emon@Anda : Dis quelque chose!
 
Emon@Anda : Dis quelque chose Anda!
 
Emon@Xern : Et toi, pourquoi tu dis rien ?
 
Emon@Xern : Qu'est ce que t'es en train de lui faire?
 
Emon@Anda : Faut que tu résistes Anda, te laisse pas faire.
 
Emon@Xern : C'est quoi ton problème? Espèce de taré!
 
Emon@Xern : ...
 
Xern@Emon : Hello world
 
Emon@Xern : ORLY (vraiment) non mais t'es pas dans un film tu sais.
 
Xern@Emon : STFU (écrase)
 
Emon@Xern : .
 
Xern@Emon: ta copine va bien.
 
Emon@Xern: Qu'est ce que t'as trafiqué?
 
Xern@Emon: not your business.
 
Emon@Xern : C'est quoi ce drone ?
 
Xern@Emon : pause pas de question
 
Emon@Xern : elle va retrouver ses esprits?
 
Xern@Emon : oui d'une certaine façon.
 
Emon@Xern : D'une certaine façon ?
 
Xern@Emon : noob
 
Emon@Anda : Anda?
 
Emon@Xern : pourquoi elle se réveille pas?
 
Xern boit quelques gorgés de son verre.
 
Emon@Xern : Qu'est ce que tu fous avec ton drone, il a pas besoin de cocktail.
 
Xern@Emon : noob
 
Xern@Emon : certains drones ont besoin de plus que d'une suite de
quelques réels pour fonctionner.
 
Emon@Xern : c'est flippant ton truc.
 
Xern@Emon : Il faut que tu quittes maintenant.
 
Emon@Xern : no
 
Xern@Emon : Tes drones vont retourner dans leur compartiment et
toi tu va quitter la partie.
 
Emon@Xern : Je reste.
 
Xern@Emon : Tu restes?
 
Emon@Xern : oui
 
Xern@Emon : Tu restes pour qui ?
 
Emon@Xern : Pour elle.
 
Xern@Emon : Pour Anda ? Mais tu ne l'as jamais vue ailleurs que dans tes lunettes.
 
Moi je la vois en chair et en os. Je sens son odeur, je peux
la toucher, nous partageons le même cocktail. Ce pourrait être un bon
moment mais je dois dire que tu nous déranges. Xern finit son
verre d'un seul geste et se rapproche du MillionAnt. Tu es je ne sais
où dernière tes lunettes à observer notre première rencontre. J'ai en
horreur les petits voyeurs de ton espèce. Si Anda te plaisait tu n'avais
qu'à faire le déplacement. Mais là c'est ignoble ce que tu lui fais. Tu ne
la mérites pas.
 
Emon@Xern : Je ne la mérite pas ?
 
Xern@Emon : Oui mon garçon, as-tu pensé à elle ? C'est le meilleur que
tu puisses lui souhaiter. Je sais que tu peux comprendre ça.
 
Emon@Xern : lui souhaiter
 
Xern@Emon : Je suis présent à ses côtés, elle me donne la vie, je lui
donne la vie. Tous ça est bien réel. Toi tu n'exister pas pour Anda,
vous ne créez pas de vie entre vous avec vos gadgets. Tu n'es qu'un
personnage bloqué dans un drôle de jeu.
 
Emon@Xern : Je n'existe pas
 
Xern@Emon : Il faut quitter maintenant mon garçon.
 
Emon@Xern : Quitter
 
Xern@Emon : Oui, c'est ça. Range ton escadrille, pause tes lunettes,
sors de chez toi, prends l'ascenseur, sors de ton immeuble marche un
peu dans la rue et lève la tête.
 
Emon@Xern : ...
 
Xern@Emon : Aller. Respire. Le regard fixe sur le MillionAnt.
Doucement. Respire.
 
Calmement Emon renvoie son escadrille, pose ses lunettes sur le sol,
prend une grande respiration, ouvre la porte de son appartement et
se dirige vers l'ascenseur pour sortir de son immeuble.
Quand la patrouille pénètre dans l'appartement d'Anda, elle dérive
inerte, à travers la pièce. La respiration de la jeune femme est à
peine perceptible, son visage est pétrifié, éclairé par les impulsions
lumineuses incessantes. Dehors Tokyo grouille de vie. Derrière ses
lunettes, les yeux d'Anda sont grands ouverts, calmes, vides.
 
 
 
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