MÉLODIE

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            Aînée d’une famille de trois enfants, Mélodie grandit dans un milieu modeste du nord de la France.

Le baccalauréat en poche, ses parents n’avaient pas les moyens d’envoyer leur fille en classe préparatoire dans une grande école de la Capitale. Elle suivit donc ses études au sein de l’université de sa vite natale. Pour l’équipe enseignante du lycée, c’était vraiment du gâchis !

Diplômée d'un Master de Lettres, Mélodie dû trouver un emploi rapidement afin de participer financièrement aux dépenses de la famille. Encore chez ses parents, elle décrocha un poste de manager de rayon dans un Intermarché. Puis, elle 
évolua très vite en tant que responsable de magasin.

Mélodie voyait ses amies d’enfance régulièrement lors de virées shopping ou de soirées organisées sur la plage locale. C’est ainsi qu’elle fit la connaissance de Vincent qui était lui-même venu accompagné de quelques amis.

Les deux jeunes gens s’entendirent très vite et s’installèrent ensemble, quelques mois plus tard, dans un petit appartement à dix minutes de chez leurs parents.


           Bientôt Mélodie eu l’envie irrépressible d’avoir un enfant. Après plusieurs mois de réflexion, le couple commença enfin les travaux pratiques. La jeune femme tomba enceinte dès son quatrième cycle d’essai et su très vite qu’elle attendait un garçon.

Le premier trimestre de grossesse achevé, le couple annonça officiellement l’heureuse nouvelle. À la famille, et bien sûr, aux amis via le réseau social Facebook.


Mélodie et Vincent décidèrent très vite d’acheter une maison avant l’arrivée de bébé. Le projet se concrétisa rapidement. Les futurs parents commencèrent sans attente à décorer la chambre de leur futur enfant.


Lors du cinquième mois de grossesse, Mélodie fut prise de terribles douleurs au ventre et fut hospitalisée dans la foulée. 


 Le monde s’écroula autour du jeune couple lorsqu’un médecin leur annonça la naissance de leur bébé mort-né. D’autant plus, ajouta-t-il, qu’à une semaine près, leur fils aurait pu être sauvé.


La douleur de perdre un enfant est grande car ce n’est pas dans la logique des choses. Le couple put compter sur l’entourage familial et sur quelques amis proches. Ils annoncèrent, quelques jours plus tard, la triste nouvelle sur la « place publique » (Facebook).


Aucun mot, aucune phrase de soutien n’était assez réconfortante pour la jeune « et brève » maman. Chaque pensée à leur intention était reçue tel un coup de couteau dans le cœur. Ce n’étaient pas les quelques paroles de la part de ses « amis » qui lui ramèneraient son enfant. Elle cria alors sa douleur et son mécontentement au monde, face à tant de commentaires indélicats.


           Mélodie retourna au travail quelques semaines plus tard. Chaque matin, elle devait prendre sur elle pour sortir de son lit. Affronter les regards, répondre aux interrogations et faire face à toute allusion concernant cette périodedouloureuse. Elle tentait alors, tant bien que mal, de garder toute envie de vivre.


Dans quelques mois, Vincent et elle reprendraient les essais bébé car la vie sans projet ne vaut pas la peine d’être vécue. Et ainsi va la vie s’en va la vie…

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