Mémoire d'un voyou.

Claude Cotard

Les prisons sont faites de larmes qu'ont versées depuis la nuit des  temps ceux qui croyaient avoir choisi le chemin de la facilité.

Ainsi, les Drattocci vont connaître l'enfer de la mine au début du 20e siècle, avant de trouver plus facile de prendre des raccourcis pour survivre.
Ils vont connaîtrent les grandes figures du milieu,la guerre,les camps de concentration, la résistance, les coups de main, et de nouveau les braquages, avant de se refaire une virginité, à l'aube du 21e siècle.

Les mémoires d'un voyou, C'est les souvenirs de Claudio Drattocci.
C'est une histoire de voyou sur trois générations, de 1901 à 2009.
C'est la traversée des époques, du gangstérisme, de la guerre, de la
vie.
Ce n'est pas une histoire de bandits d'honneur, de voyous pleins de
panache, de Robin des bois. Ça n'existe pas dans le milieu !

 

 

EXTRAIT 1 :

Les frères Dratocci, Marcello et Alessandro, sont originaires de Crête, Senesi, en Toscane, au sud de la ville de Sienne.
Cette région, depuis longtemps inhospitalière, a toujours maintenu des caractéristiques originelles qui rendent difficile la culture de la vigne et des oliviers.
Leurs parents, Fulgance et Maria, n’ont pas les moyens de subvenir aux besoins d’une famille de sept enfants, aussi quittent-ils l’Italie en 1907 pour aller travailler dans les mines du Nord-Pas-de-Calais, en France. Fulgance devient mineur.
Ils ont cinq garçons, Marcello, Lino, Alessandro, Angélico, Julio et deux filles, Mina et Évangélisa. Sept, avec les parents, à vivre dans une loge près du carreau de la mine.

 Une porte à deux battants, comme si elle était coupée au milieu. On voit souvent le père appuyé sur le battant en fumant sa cigarette.
Au rez-de-chaussée  : une salle à manger de quinze mètres carrés, suivie d’une cuisine de huit mètres carrés. À l’étage  : deux chambres de quinze mètres carrés situées au-dessus de la salle à manger. On sort dans la cour pour accéder à la buanderie, au clapier et enfin, aux toilettes. Il n’y a pas de WC à l’intérieur, tout se passe dans une petite baraque dans la cour. L’hiver on a froid, on ne traîne pas.
En hiver il fait froid, en été c’est plein de mouches. Il y a un petit coeur découpé dans la porte, pour voir si celui qui y est vit encore  !

 À côté des cabinets, entouré de tôle ondulée, il y a le tas de charbon avec toute la poussière autour et la pelle. Régulièrement le père va redonner à ce tas une allure de monticule parce que lorsqu’on va prélever une quantité nécessaire au poêle, on ne prend pas toujours au-dessus, et le tas s’écroule.

La cour est fermée et au bout de celle-ci se dresse un mur d’un mètre quatre-vingts de haut, et de chaque côté celle des voisins, avec les toilettes et les clapiers de poules et de lapins. Ce mur fait toute la longueur, derrière le coron de vingt-cinq logements.
Tout près, un bric-à-brac de ramassis de cahutes, de clapiers, toitures en zinc, plastique ou fibro, labyrinthe de maisonnettes, ce sont les baraques. C’est le domaine de l’homme, il y va quand sa femme lui « casse les pieds ».
Dans les baraques il casse son bois, prépare les plants à repiquer, bricole les outils, fait sécher les aulx.

 Dans la cuisine, il n’y a pas d’évier. Pour avoir de l’eau, il faut aller au bout de la rue, où il y a une pompe. Par exemple, le lundi comme c’est le jour de la lessive, on fait la queue.
Les femmes vont avec deux seaux accrochés à ce qu’on appelle un joug. D’autres y vont avec deux grands brocs ou bien une lessiveuse sur une brouette.
Il y a deux sortes de pompe  : l’une où il suffit d’appuyer sur une espèce de champignon et puis l’autre où il faut tourner une manivelle à toute vitesse. À l’approche de l’hiver, les ouvriers viennent entourer les pompes avec des espèces de coffres en bois, où il y a juste le bec de sortie de l’eau et la manivelle qui sortent et qu’ils bourrent de paille pour isoler du froid.
Il y a toujours des pertes d’eau et quand il commence à faire très froid ça finit par geler dans les ruisseaux qui se forment parfois jusqu’au milieu de la route, des patinoires qui font la joie de tous les enfants. Il n’y a que les mères qui ne trouvent pas cela drôle, surtout quand elles se retrouvent par terre avec leurs seaux renversés sur elles.

 Il y a aussi le samedi matin, le garde qui ouvre avec une grosse clé, une sorte de robinet dans le trottoir, en haut de la rue et l’eau coule dans les ruisseaux. Le garde va frapper à toutes les portes et les femmes sortent pour nettoyer le ruisseau. Avec un balai on fait couler l’eau chez le voisin en ayant la politesse de remonter chez soi tous les restes – charbon, crottes de chevaux, qu’on n’a pas ramassés, pour mettre dans le jardin – sinon la voisine rouspète et on ramasse tout cela avec un ramasse-poussière.
Les ruisseaux sont faits avec des pavés et pour qu’ils soient bien nettoyés, il faut frotter fort parce que les pavés ne sont pas joints.

 Le samedi c’est obligatoire, mais on le fait aussi la semaine quand c’est sale, comme le lundi avec les restes de lessive. Bref, il faut que la rue soit propre.
Beaucoup de familles de mineurs ont des lapins, mais certaines aussi des poules.

 Marcello et Alessandro, eux, deviennent galibots dès 1911. Marcello a dix ans, Alessandro, neuf.
La loi interdit le travail au fond pour les enfants de moins de douze ans, depuis 1848, mais il n’y a aucun contrôle, et cela n’empêche pas les compagnies minières d’embaucher des enfants de onze ans.
Au fond, les galibots sont occupés à l’évacuation du charbon, à ramener aux mineurs des bois de soutènement et divers matériels, et surtout, à pousser des berlines. Ces jeunes à tout faire, apprennent le métier avec les vieux mineurs, souvent les raccommodeux, ils sont aussi chargés d’apprendre à couper le bois, à renforcer les étayages des bowettes dans la mine.
Ils apprennent le métier de mineur sur le tas. Coiffés d’un béguin en toile protégeant leur tête sous la barrette de cuir bouilli, vêtus d’une tenue de travail.

EXTRAIT 2 :

Décembre 1937. Émile Buisson dit Monsieur Émile, avec son frère Jean-Baptiste dit le Nuss et Marcello Dratocci, vole la sacoche de trois convoyeurs du Crédit lyonnais à Troyes.
Monsieur Émile a quarante-cinq ans. Petit, les yeux et les cheveux très noirs, il a une spécialité : l’attaque de convoyeurs de fonds. Le hold-up de l’agence du Crédit lyonnais de Troyes le conduit cependant à son arrestation. Mais Buisson réussit à s’éva­der durant un transfert, avec la complicité des frères Dratocci.

Le 13 janvier 1939, à Paris, en première page dans le jour­nal : Les Grands Magasins de La Samaritaine ont été victimes d’un vol à main armée, dans la nuit de vendredi à samedi. Le fait est de cinq hommes encagoulés et gantés, qui ont pris la fuite dans une Citroen Type AC 4. L’un d’eux était armé d’un pistolet Luger P38. Résultat, cent mille francs de recette volée.
Un groupe organisé et bien renseigné, assure un proche de l’en­quête. Celle-ci a d’ailleurs été confiée à la police judiciaire.
Les braqueurs ont surgi à 3 heures du matin. Les deux premiers ont mis en joue les six gardiens alors de service. Menacés, mais pas blessés. Ils n’ont pu qu’obéir aux injonctions des malfai­teurs. Pendant ce temps-là, les trois autres faisaient main basse sur la recette de la semaine.
Tout cela n’a pris qu’un quart d’heure. Malgré les re­cherches déclenchées dans la foulée par les forces de police, ils n’ont pas été retrouvés.
Ils ont eu affaire à une équipe structurée, qui avait par­faitement planifié son coup, qui savait que la recette était comp­tabilisée à cette heure précise pour être transférée à la banque voisine, nous a-t-on confié hier.

L’équipe, ce sont les deux frères Dratocci et trois complices, un dénommé Pierre Loutrel qui sort des bataillons d’Afrique – les Bat’ d’Af’ – où il a connu Jo Attia, le quatrième. Le cinquième homme est Abel Danos, un colosse surnommé le Mammouth en raison de sa forte corpulence.
Abel, cambrioleur, perceur de coffres, voleur de voitures et tueur à gages, est condamné à multiples reprises pour vol, coups et blessures, violence à agent depuis 1919.
L’association des cinq hommes se caractérise par ces règles d’or : préparation minutieuse, rapidité d’exécution, fuite et re­traite dans un lieu sûr. Ce sont tous des hommes qui ont été éle­vés à la dure, dans la misère la plus noire. Ce sont eux-mêmes des durs de durs, des teigneux capables de flinguer comme on se mouche. Des hommes dont la mentale est la plus féroce.
Pour les Dratocci, les affaires marchent bien et on les voit assister au Prix d’Amérique, sur l’hippodrome de Vincennes, pa­riant sur le cheval De Sota, qui gagnera la course.
Ils sont en manteaux en cachemire, avec le borsalino vissé sur la tête, le cigare à la main, toujours avec le sourire. Ils roulent en Bugatti Atalante type 57 Sc 1936 ; 3 257 cm3 ; 215km/h ; 200 cv à 5 500tr/min ; châssis surbaissé.
Ça change de l’époque où gamins ils étaient galibots, dans la mine. Cette époque est loin, très loin, un autre monde.

C’est aussi l’époque où ils prennent leurs distances avec le militantisme politique. Celle également où Louis le Blond se fait descendre dans un règlement de compte, devant le 113 avenue Foch, à Paris.
Louis le Blond qui, pour une des premières fois de sa vie, avait décidé de faire confiance à un partenaire. Fatale erreur !
Il faut dire que le responsable de son exécution n’est autre que Raymond la Grenade, son neveu. Un cinglé qui ne travaille qu’à la grenade, d’où son surnom. Mais justement, l’exécution de Louis est signée. Il ne faut que trois jours à Marcello pour retrou­ver Raymond la Grenade. Il est retrouvé, avenue de Friedland, la gorge tranchée d’une oreille à l’autre. Le milieu applaudit.
Deux jours plus tard, Marcello est balancé, mais vingt té­moins viendront affirmer que ce dernier ne peut être coupable de cette boucherie, fournissant un alibi à celui qui a vengé Louis le Blond, juge de paix du milieu et fort apprécié de tous, du moins dans le milieu.
Pour Marcello c’est le premier non-lieu.
Pour Amédée l’Auvergnat, la balance, une condamnation à mort. Il est retrouvé les testicules dans la bouche, boulevard Ma­genta.
Là encore, le milieu applaudit, même s’il est horrifié par la méthode, et surnomme Marcello, Le charcutier de Magenta.

Extrait 3 :

En pantalons rayés et en vestes blanches, ils portent des nu­méros sur leurs vêtements et des triangles rouges. Ils mettent les vêtements, les chaussures, les serviettes dans un gros sac, enre­gistrent tout soigneusement et remettent un numéro. Ils enlèvent les prothèses aux infirmes, les lunettes aux myopes. Les montres, bagues, alliances, disparaissent dans des pochettes munies du même numéro que les sacs de vêtements et le détenu signe un reçu qui reste entre les mains d’un surveillant.
Il faut ensuite descendre quelques marches pour accéder à un sous-sol, la déshumanisation continue : tondus, rasés de par­tout en un temps record, le bas-ventre badigeonné d’une solution désinfectante qui brûle horriblement, vous passez dans la se­conde pièce.
Les douches où l’eau brûlante et glaciale alternent. Autour de la pièce, se trouvent des SS qui, hilares, repoussent à coups de gourdin ceux qui tentent d’échapper aux jets.
Terrorisés, désemparés, souvent blessés, nus, il faut aller dehors, s’aligner, et attendre deux, cinq ou dix heures dans le froid, qui peut atteindre -20 °C.
Puis, alignés par cinq, sous les coups, direction le camp de quarantaine où règne un climat de terreur. C’est là que s’effec­tuent les opérations successives de la totale incorporation, avec l’interrogatoire SS sur les raisons de son envoi au camp.
Certains détenus se voient promettre vingt-cinq coups de schlague ou nerf de boeuf, qui leur sont « payés » le lendemain.
Les fiches personnelles y sont établies, chacun reçoit sa te­nue de bagnard, et un numéro matricule, qui va devenir sa seule identité.
La garde de ce camp est confiée aux pouvoirs de Blockälteste choisis parmi les SS les plus féroces ; on peut y rester quelques jours, pour certains des mois, pour d’autres toujours...

Pour des milliers d’hommes, la vie s’arrête là. Ils sont ter­riblement battus, blessés, malades, affamés, laissés agonisant sur des grabats dans le froid.

À l’intérieur de ce camp, le block 20 est utilisé initialement comme infirmerie puis comme block d’extermination. Celui qui a la chance de s’en sortir, est affecté à un block d’habitation – ba­raque où sont entassés les déportés. En y pénétrant, le nouveau est assailli par une masse d’impressions.
Dans le dortoir, les châlits sont munis d’une paillasse,
oc­cupée par quatre déportés. Sur le sol peuvent être encastrés tête-bêche, recroquevillés, trois cents détenus et plus dans une pièce de cent vingt mètres carrés.
La nourriture se limite le matin, à une petite louche d’un breuvage sombre appelé café, mais qui est plutôt de l’eau colorée sans sucre, sans lait. Le midi, une louche plus grande de bouillon clair. Le soir, un morceau de pain noir, dont il faut garder un bout pour le lendemain midi, et une mince rondelle de saucisson dé­lavé. Des fois, un morceau de margarine gros comme une pierre de sucre est en supplément.
Les appels ont lieu trois fois par jour. Le matin à l’aube avant le départ au travail, le midi pour les déportés qui travaillent au camp, et le soir.
Par n’importe quel temps, bise glaciale, pluie en rafale, tourbillons de neige, les déportés doivent rester alignés, tête nue, au garde-à-vous, interdiction formelle de bouger pendant des heures, pendant que les SS comptent et recomptent.
Chaque jour, des hommes vivent leur dernier appel du ma­tin, d’autres y voient leur dernier coucher de soleil. D’autres en­core tombent sous les coups des SS, et ne peuvent se relever.

Extrait 4 :

Après notre évasion s’ensuit le braquage de la Banque po­pulaire avenue de Clichy, le 15 octobre 1943.
L’attaque commencée vers 10 heures dure environ une demi-heure. Elle débute par une irruption simultanée d’hommes dans tout l’immeuble, dont les grilles et portes viennent d’être ou­vertes.
Le chef de bureau est encore dans sa chambre à coucher lorsqu’il entend une discussion ferme dans le hall d’entrée de son appartement. Il va voir de quoi il s’agit et entend sa femme décla­rer qu’il n’est pas là.
Son interlocuteur brandit un pistolet automatique en disant qu’il faut que tout le monde descende. Le chef de bureau met alors en marche le signal d’alarme reliant la banque à la police, mais ça, nous ne le savons pas encore. Dans la banque, Lino armé, est accroupi devant les sonneries d’alarme et les détruit. Le sous-chef de bureau est aussi là. Il a été surpris par l’attaque alors qu’il était seul dans le cabinet du chef. D’autres hommes armés surveillent le personnel présent. Le directeur tente de discuter, de négocier, mais il parvient juste à se prendre un coup de crosse sur la tête.
Nous prenons l’argent de l’État vendu, celui des pétai­nistes, répond Marcello.
 
 Nous vidons la totalité du coffre de la caisse courante, né­gligeant les espèces métalliques, trop faible valeur pour un trop grand encombrement. Nous renonçons également aux bons du Trésor. Enfin, nous exigeons l’ouverture de la chambre forte. La caisse auxiliaire est ouverte et tous y pénétrons.
C’est ainsi que cent millions de francs en grosses coupures changent de mains. Nous trouvons encore environ six millions en coupures de cinquante, vingt, dix et cinq. Nous emportons les sacs et quittons les caisses, tout en regardant à la fois nos montres et du côté de la fenêtre.
Deux voitures de tourisme à essence nous attendent avec mon ami Lino au volant qui, avec une souplesse remarquable re­cule dans la cour d’honneur dont on ouvre à ce moment la grande grille. Les sacs sont chargés. Nous sautons dans la voiture, et en un clin d’oeil, tout a disparu. Hugo, avant de partir, ordonne au chef de bureau de ne pas alerter la police avant une demi-heure. Le téléphone a été, lui aussi, coupé.
Au dehors, le fil aérien de l’alarme est coupé. Personne n’a entendu la sonnerie déclenchée à 10 h 10.

 Autre attaque de banque, Le Crédit municipal du boulevard Magenta. L’attaque commence vers 14 h 30 et dure, comme la précédente, environ une demi-heure. Je rentre rapidement dans l’immeuble, revolver en main, rassemble tout le personnel et les clients dans le hall. Je suis vite rejoint par Hugo et Lino. Nous dé­truisons le téléphone ainsi que l’appareil placé dans le cabinet du chef de bureau. Dans la première serre, nous nous emparons de coupures de cent, cinquante, vingt, dix et cinq. Dans la deuxième, se trouvent non seulement des sacs entiers plombés, mais aussi des coupures de cinq mille, mille et cinq cents de la caisse auxi­liaire, ainsi que l’or – vingt-cinq pièces seulement –, enfin trois mille billets de mille, cinq mille billets de cinq cents, et quelques paquets neufs de cinq, un sac de cent et un sac de cinq francs.
Dans le cabinet du chef, les deux mouvements établissent les décharges. Le montant du vol s’établit à plus de vingt-six mil­lions de francs, à quoi s’ajoutent les sacs emportés.

 Le lundi 1er février 1944 à 18 h 15, c’est l’attaque de la cen­trale de Melun. Fernand, un gardien corruptible, préviendra les détenus et s’arrangera pour être de service à la porte.
Ce lundi à 18 h 15, Hugo, Lino et moi pénétrons dans la prison. Les deux autres équipes, dont une dirigée par Marcello et l’autre par Angélico son frère cadet, se mettent en couverture.
Les gardiens sont désarmés, le groupe guidé par Marcello et Fernand, délivre les prisonniers de droit commun qui devien­dront de valeureux maquisards. Dans la bousculade, Fernand se blesse à la jambe avec son revolver et doit être évacué.

 Le directeur, accourant au bruit du coup de feu est intercepté et conduit au poste de garde. Le poste de police tout proche, qui est avisé par une voisine, envoie quatre agents qui sont neutrali­sés. Le groupe protège le départ des hommes libérés et referme derrière lui la lourde porte blindée.
Tous se hâtent alors, à la sortie de Melun vers Meaux où un camion les attend.
Cette évasion en nombre mobilise police, milice et Gestapo, mais tout a été prévu, principalement pour les vingt-sept droits communs qui trouvent le soir même une planque bien garnie pour pouvoir rester trois bons mois sans mettre le nez dehors.

Tous savent ce qu’ils doivent à Marcello, son fils Claudio, et à la famille Dratocci en général.

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