Ménopause de notre temps
onizu-k
Ne soyons pas hypocrites
Nous ne sommes pas démocrates
Même si des lois sont écrites
Elles cachent cette vérité ingrate
Que l'étendard du droit de vote
Que l'on brandit comme un soleil
Ne sert que des rois despotes
Nous enserrant dans le sommeil
La force du nombre plane
Un bouclier qui nous protège
Dans le confort d'une ombre fade
Nous sommes les moutons du cortège
Assumons nous cet héritage
Que des puissants nous ont laissé
Les électeurs prennent des virages
Il est facile de les enlacer
On se sent bien dans cette étreinte
Figeant notre coté masochiste
Voyant bien que sous la contrainte
Beh on se serre vite les cuisses
Un système pour les pantins
Dont les coudes se désarticulent
Sous le poids de nos bulletins
Ils se prennent pour des Hercule
Baptisés dans l'apologie
Du pouvoir de s'exprimer, de choisir
Les Grecs eux trouvaient ça logique
De faire de la politique un loisir
Car sans impliquer les gens
On ne fait pas d'eux des citoyens
On prête juste allégeance
Aux partis qu'ont les moyens
Sans le tirage au sort
Notre démocratie est un leurre
Elle s'épuise, elle s'essore
N'est qu'un Arlequin sans couleur
Comment leur faire comprendre
Quand toutes nos voix s'essoufflent
Que le seul devoir d'entreprendre
Nous habille tous de pantoufles
La tête sous le cellophane
On pense rester clairvoyant
Le vote reste un droit de douane
Que l'on passe en se noyant
L'éligible légitime?
Quand les valeurs ne sont que d'apparat
Où les bourreaux trompent leurs victimes
Car de l'urne tu passes à paria
Faut il voir se dessiner le décor
La marée de la Marine monte et sévit
Est-ce l'heure d'une prochaine mort
De notre phœnix aux sept vies
Une sixième remise en cause
Notre république au bord de la fenêtre
Faut-il attendre sa ménopause
Pour que notre temps ne fasse rien naître?
Onizuka