Mer

compteclos

Enlacer le vide de mes pleins bras,

Et sentir la lourdeur de mes pas,

Se traînant sur ce carrelage froid,

Me rappelant, un peu, toi,


Tu étais aussi froid que mon maudit carrelage blanc,

Et je me souviens, comme il est loin le temps d'avant,

De tes sourires en ébauche,

Et de mes vides poches,


Lorsqu'il fallait t'aimer,

Je fuyais, à la jetée,

Aller voir la mer, l'admirer,

Par ce qu'au final, elle est la seule que j'ai réellement aimé,


Puisque son écume a fait de moi une femme,

Conviant tous les drames,

à sa modeste table,

Puisque la mer est mon étable,


Je suis cavalière de cette eau miroitante,

Je suis reine de cette contrée enivrante,

Je suis aimante de sa froideur palpitante,

Je suis amoureuse de sa jalousie affolante,


Quand ses vagues se dispersent en baïnes,

C'est là, que je devine,

Ses sillons impétueux,

Et me prosterne devant Dieu,


Quel miracle, quelle beauté,

Que l'oracle me dise épopée,

Que la mer se fracasse en absurdité,

Si vous trouvez mieux que cet enfant émerveillé,


Devant elle, le regard à l'horizon,

Ma seule union,

Mon sourire de souffrance,

Lorsque je suis loin de toi, manque de ta « présence ».

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