"Merci de ne pas nourrir les animaux"

Ferdinand Legendre

"Merci de ne pas nourrir les animaux"



Egoïsillants volatiles parisiens que je croise.

Je vois ces éclats d'oiseaux qui écarquillent le ciel afin de ne jamais retomber mais ils se crachent toujours les uns sur les autres et sans cesse plus violemment. Mon écriture en prose leur ressemble par moment. J'egoïse , je bois mes vers, je me shoot et je raconte l'effet que cela me fait dans une dangereuse verticalité s'apparentant à une masturbation poétique. Comme s'il s'agissait, en une phrase, de résumer ce doigt qui trace son chemin sur mon corps. En m'ouvrant en deux, peut-être qu'on me comprendra mieux. Pour autant je ne vais pas me mélanger, ça donne les pires gueules de bois. La vérité est voilée et ils ne mangent que la partie haute, la paresse plus forte que la faim, ils n'iront pas jusqu'à atteindre le fond de la boite, c'est dommage, c'est là que réside la surprise. Je préfère marcher à coté, j'emporte avec moi quelques pièges rapportés, mes étrangers favoris, ceux qui finissent les fonds d'verres et qui n'ont de grognements que dans l'amour. J'emporte avec moi un morceau d'ombre et deux larmes acides, une souplesse qui a de beaux restes et une matinée niché entre ses seins. J'emporte aussi leurs meilleurs échecs, ils font mes plus grandes victoires, mais malgré tout, de temps en temps quand je m'ennuie, je continue à offrir un peu de confiture aux cochons.

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