Merci la vie

paratge

Du temps où je l'aimais, j'avais posé sur Toi
Mes yeux très amoureux sur celle que tu étais
Et de cette ferveur, j'avais gardé l'émoi
Secret au fond de moi, sous un mouchoir épais.

Tu étais à un autre et je le respectais                
Tu ne me voyais pas et cela m'arrangeait.
Ton image parfois ma paupière humectait
Mais je n'aurais jamais mis ton couple en danger.

Et je t'ai gardée là, tout au fond de mon cœur
Résigné  à chérir ton image sans bruit
Pour ne pas que se mue mon amour en douleur
J'ai conservé le cap dont je m'étais instruit.

Les hoquets de la vie ont rouvert cette faille
Qu'un séisme violent avait laissé béante
Après tant de combats de lutte et de bataille
Un appel au secours il fallait que je tente.

Tu vins  à ma requête et puis tu hésitas
Avant de renoncer et de me laisser là,
Terrassé de douleur qu'aucun ne mérita
Mais de mon pauvre amour, rien tu ne décela.

Jeté à corps perdu sur les flots de la vie
Je m'enivrais sans fin de labeur et de bruit
Pour donner des couleurs à mon morne lavis,
Oublier que ma vie, tour y était détruit.

Et puis, il y eut ce mot qui émanait de Toi,
Une simple question, anodine et banale.
Cet éclair dans ma nuit me laissa tout pantois.
Mon cœur cria plus fort qu'un fou que l'on empale !

Je répondis bien vite et précipitamment,
Laissant parler le feu qui me re dévorait
Mais nous n'étions pour l'autre ni amis ni amants
Et le sol sous mes pas partout se dérobait.

Nous avons entamé une incroyable idylle
Où nos cœurs apeurés se sont tôt enflammés
Délaissant en ces jours et la forme et le style
Pour ne se consacrer qu'aux ébats entamés.

Mais ce violent Amour qui vers l'autre nous pousse
N'est pas un fait humain mais bel et bien divin.
Il n'y a rien ici-bas que notre amour émousse.
Nous sommes de l'Amour la force et le levain.

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