Mère à l'âme

cat-tomate

fantasme d'avoir une mère

C'est jour d'automne,
Sombre dans ses couleurs d'incendie
Et j'ai la vie qui exhale de son souffle alourdi,
Le teint calqué au ciel gris mort
J'attends du vent qu'il me ramène chez moi,
Mais j'attends depuis longtemps
Et j'ai la conscience qui s'endort.
C'est alors qu'elle intervient
Aussi naturelle qu'une volée d'oiseaux,
Et je lui demanderais bien,
Qui lui a appris ainsi
à danser dans le vent,
Mais de la mouvance de sa valse
Je ne peux l'attraper un instant,
Et j'ai le cœur qui bat
Et j'ai le sourire aux lèvres,
Quand je revois le vieux chêne à l'arrière de la grange,
Quand je revois ma mère qui s'élance,
Son rire qui se fond en symbiose
dans le bruit des feuilles
Tandis qu'elle m'apprends à grimper,
Tandis qu'elle virevolte avec la brise
et qu'elle absorbe le Soleil,
Tant de vie, tant de bonheur
qui m'ont portés si longtemps,
Mais pas assez,
Et je reviens à ce ciel morne,
À ce vent qui ne fait plus danser
Et cette femme,
déjà évanouie;
Qu'un passage heureux,
Qu'une bourrasque de vie oubliée.

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