Mère…

La femme qui se tenait devant moi était la plus parfaite de toutes les femmes que j'eus vues jusqu'à présent. Sa peau métissée blanchissait au soleil et, à l'ombre, elle n'était que plus magnifique. Ses longs cheveux s'emmêlaient entre eux, se battaient aux vents pour se poser en premier sur les courbes parfaites de la dame qui me souriait. Elle rangea d'un geste de la main sa chevelure noirs derrière son épaule pour qu'ils ne lui gênent pas lorsqu'elle se courba en avant, si profondément que sa tête toucha le sol et que sa chevelure masqua entièrement son visage lorsqu'elle se releva. Ne sachant comment réagir face la culture de l'étrangère, je pliai mes jambes et me courbai à mon tour. Mon geste provoqua un rire chez la jeune femme. Elle tendit vers moi son bras couvert de bijoux scintillants au soleil et titillant à mes oreilles. Ses bruits mélodieux semblaient être aussi la cause des battements de mon cœur pareils à un tambour assourdissant. Une douce odeur enivra mes narines et sa voix basse fut pour moi comme le chant d'une sirène. Alors que j'allais enfin toucher sa main, croyant que j'atteignais en fait la beauté du monde, mon cœur se serra. J'effleurai sa main dorée et une douleur me vint à la poitrine. Je me ressaisis et caressa doucement le bout de ses doigts en écoutant ses paroles incompréhensibles. Quand enfin, je sentis la douceur de sa peau, un frisson me prit et je voulus l'enlacer, ou bien même que ce fut elle qui me sert tendrement dans ses bras chauds.

Je relevai la tête et regardai cette merveilleuse inconnue sans prononcer un mot. Je regardai ses lèvres peintes en rouge et ses cheveux lisses. Je fermai les yeux puis m'imaginai ce qu'elle pouvait me dire. Ce que j'avais envie qu'elle me dise.

Je quittai mon rêve pour retrouver la réalité et me dis que j'aurai aimé la connaitre. Cette femme que j'aurai aimée plus que tout au monde. Celle qui aurai pu protéger mon cœur comme je ne l'aurai jamais su le faire.

J'aurai aimé la connaitre. Ma mère. Cette mère que j'aurai aimée.