Mes Anges...
Jean Claude Blanc
Mes Anges…
En cet hiver, transies de froid
Viennent se pencher au bord du toit
Mes Anges fidèles qui ne me quittent pas
Tremblantes mésanges pour un rata
Que je leur tends, avec joie
Graines de blé et boules de gras
Tôt le matin ces pipelettes
Pour m'éveiller me font la fête
En voletant à ma fenêtre
Quel plaisir quand je végète
Lorsqu'elles chantent à tue-tête
Pour moi tout seul et triste Etre
N'ai d'autre choix que les satisfaire
Tant elles crèvent la misère
Sur les sentiers couverts de congères
Un crouton de pain peut faire l'affaire
Mais leur mijote meilleur dessert…
Pas encore là le bel été
Ne s'agit pas de mégoter
Elles se suffisent de béqueter
Ces quelques miettes à leur portée
Inutiles les apprivoiser
Me savent d'avance de pure bonté
A leur égard sans danger
Ne voulant pas les perturber
J'ai suspendu sur mon noisetier
Un bout de lard à leur portée
Une sorte de garde-manger
Des prédateurs, éloigné
Vu ce sale temps, sur les sommets
Elles ne vont pas se faire prier
S'y précipitent pour festoyer
Avec les ailes ébouriffées
Certains rapaces affamés
Se chargent parfois de les chasser
Loi du plus fort, selon la nature
Mais habituées vivre à la dure
Savent où trouver leur nourriture
Mésanges ou chardonneret
Je ne fais pas la différence
Frêles moineaux, en apparence
En mon pays enracinés
Demeurent ici toute l'année
Où chaque jour, c'est les vacances
Pour ma civile humanité
Cruelles montagnes à ses heures
Et leurs sinistres viandards chasseurs
En sont victimes ces innocents
Tout comme nous, de chair de sang
Qui n'en leur tiennent même pas rigueur
Déjà pas mal rester vivant
Hommes ou bêtes, hélas pourtant
Condamnés au même châtiment
Toujours lutter pour perdurer
Mais les plus faibles meurent en souffrant
N'a pas de pitié la destinée
Mésanges belles du Seigneur
Vous m'être sacrées pour tant de bonheur
Agrémentant le paysage
De votre si charmant ramage
De voyageuses sans bagages
Nous bonnes gens sur cette Terre
Sûrement plus guère solidaires
Pour se distraire on se fait la guerre
Quant aux oiseaux, on n'a que faire
Qu'à mettre en cage, on ne manque pas d'air…
Leur refilant nos sales semences
On empoisonne leur existence
Fin de ce monde prévu d'avance
Par intérêt et inconscience
Gavés, gâtés plus qu'il ne faut
Où l'eau de source coule à flot
Se tarira cette fortune
Plus guère d'oiseaux qui plument la lune
Ni de poètes angelots
Mes Anges ce soir à vous je pense
D'une affection à double sens
Dont on ignore l'intelligence
Pour nous ravir, on a cette chance
Adoucissant nos violences
Pour vous ces vers, pas d'asticots
Seulement le fruit de mon cerveau
Qui redémarre à nouveau
Que mon amour vous tienne au chaud
En cet hiver, règne des corbeaux
Renoncez pas même si c'est rude
De l'endurer cette altitude
Où vous agresse ce gel fatal
A l'aube serez là comme d'habitude
Lorsque s'éteindront les étoiles
Vous en sais gré, m'ôter ce mal
Que me provoque la solitude
De cette Auvergne où je suis né
J'en garde toujours les secrets
Que le touriste passant par là
De ses attraits, les voit même pas
Prendre la pelle et faire la trace
S'y risque pas chausse ses godasses
Déjà pour lui c'est un exploit
Tandis que se marre l'autre sur le toit
Oiseau peut-être mais pas de proie
Le suis moi-même homme des bois
De mes anciens suivant les pas
De fiers bougnas, causant patois
Fan de mes anges peu des nanas JC Blanc février 2019 (de retour)
je ne saisis toujours pas comment de mésange, vous parvîntes à de fier bougnas..?
· Il y a environ 5 ans ·Humes Heinz