Mes cachous Lajaunie

scribleruss

Les verbigérations de Pierre-Alphonse Philéus. De tout et du reste

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Lundi 26 novembre 2018, 10.19

Sur une autre planète

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   Les Elkabbach, les Drucker, les Cotta, et dix autres  me font littéralement vomir. Ils meurent de l'appréhension quotidienne de ne plus pouvoir faire leur numéro sur les plateaux de télévisions, de ne plus y être appelés et reconnus en leur soi-disant qualité de chroniqueur pertinent...

   Se regardent-ils le matin au sortir de leur lit, les chairs affaissées - mot qui devient très tendance - des plis partout, les peaux qui deviennent transparentes, ces taches brunes, ces lentigos solaires sur les mains, leur cou qui nage dans un col devenu trop large, pouah !

    Et j'en suis à quelques années près, je suis dans le convoi des charrettes qui nous mènent, qui nous mènent à court ou moyen terme désormais sur les bords de l'Achéron...

   Et c'est la raison pour laquelle résigné, je m'enferme et joue avec mes osselets, avec les mots et je me tape de la manière dont ils retombent ... ils sont mon sucre d'orge, mon carambar ( 15 centimes ), mon cachou Lajaunie...

   Et pourtant dans un sursaut stupide de survie, moi aussi j'existe encore, un peu, je phosphore encore un peu, je participe à un atelier dit Citoyen de la ville qui réfléchit sur des propositions relatives aux modalités de réouverture de la médiathèque en cours de réhabilitation.

   Sur les sept bénévoles de cet atelier il doit y avoir deux trentenaires, trois quadras et deux vieux dont Philéus. Ah ! Philéus ? jamais entendu, ben oui ma chère mais moi c'est Philéus. Voyez vous en apprenez encore ...

   Et l'on fait ses suggestions, que l'on veut novatrices, innovantes, farfelues. Bien, normal, j'adhère ou pas, mais je ne suis pas à l'aise, je ne suis plus dans la légèreté, le primesautier, ce n'est plus mon avenir que je n'ai plus, je ne peux plus me projeter, toutes ces avancées, ces perspectives, ce n'est pas pour moi, qui en ai d'autres ...

    Non non ne me dites pas ah vous avez cet âge, mais vous le faites pas, mais moi je sais et je sais mon corps, ses avanies, le médecin m'observe, me laisse venir, parler, mais ne commente pas, vous avez l'âge que vous avez, lui il sait mieux que moi ...

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