Mes hommes
rivale
Mes hommes
Il y a eu Jan, l'adonis batave qui m'a remarquée bien avant que je ne le considère comme possible. En réunion, je l'avais dessiné. Sans plus.
Il me disait : "Bonjour Régine". J'ai su plus tard, que lors d'une mission, à un cocktail, il m'avait caressé un sein sans que je ne m'en aperçoive.
Peu avant son départ de Paris, il m'a dit : "on pourrait prendre un verre...chez moi, n'aie pas peur".
J'ai sonné à sa porte, rue Bois le vent : il m'attendait ce prince charmant de la Belle et la Bête.
Je me suis assise sur une fesse sur son canapé, j'avais le trac, j'étais l'élève timide.
Il s'assied dans un fauteuil à ma droite et me demande ce que je fais à part interpréter. Je lui réponds que j'écris des poèmes.
Il me propose un Cherry. Comme si c'était un poison, pour moi qui ne boit jamais d'alcool, j'ai dit "Oh non". Puis j'ai accepté une goutte.
Il s'assied ensuite sur le canapé, tout prêt de moi, à ma gauche. Il m'embrasse d'une douceur et d'une sensualité que je n'ai jamais rencontrée depuis. Ma chatte frétille. Il me dit : "ma belle Juive".
Il va chercher quelque chose à manger, je l'attends, le coeur palpitant. Il revient, nous fait à manger. Il me parle, me montre une vidéo de sa famille.
Puis nous allons dans sa chambre. Je tremble de désir. Il vient me rejoindre et me couvre. Il me prend en missionnaire, soulève mon bras droit, je hurle de plaisir, il me dit chut...et puis son spasme avec un gémissement à peine audible.
Je l'ai revu. Mais la magie de ce soir ne s'est plus reproduite.
C'est là que j'en viens à Vital : mon écoute de dix-huit années. Vital m'avait dit quand je lui racontais l'aventure avec Jan : "Il y a des femmes qui ne connaissent jamais ça de toute leur vie, "ça" voulant dire cet émoi vécu.
Vital était mon écoute : il m'a tout appris mais nous n'avons jamais fait l'amour. De trente-huit ans mon aîné, je me suis mise à dessiner, à peindre, à photographier à ses côtés.
Le chant, le piano et la danse, c'était à moi, il n'y était pour rien.
Parti en 1993 sans laisser d'adresse, mort en septembre 1997 d'une crise cardiaque à 79 ans.
Quand j'étais très jeune, j'ai eu mon premier orgasme à 15 ans dans un coït habillé. Toute neuve, je connus l'extase quand Christian Geissen m'a embrassé à gauche de mon cou. J'ai connu le septième ciel alors que j'étais encore vierge.
Puis, à vingt-cinq ans, Alain : il m'avait remarqué, je suis tombée amoureuse de lui, non pas dans une passion douloureuse mais dans un état de fraîcheur qui me faisait voir tout Paris avec un goût de glace à la vanille. Sa station de métro, Etienne Marcel, sentait si bon.
L'amour avec lui était simple et m'emportait. Quand il me réveillait la nuit, m'extirpant de mon sommeil, la sensation était désagréable mais j'étais heureuse de ce réveil où il me pénétrait simplement. Un jour, je lui ai dit : "je voudrais te dire quelque chose mais je n'ose pas". Lui : "vas-y". "J'aime ta queue". Il m'a dit : j'aime quand tu parles comme ça.
Notre liaison aura duré deux mois et demi.
En vacances, en Italie, je retrouvais Eliano, de trente ans mon aîné. Notre liaison a duré peut-être dix-ans tous les mois d'août. Sa femme s'en fichait, en son temps elle l'avait quitté pour un amant passionnel. Notre liaison saine et affectueuse ne m'a jamais fait souffrir.
Puis, F., mon navigateur solitaire, séducteur, auquel j'ai été fidèle avant même de l'avoir connu en chair et en os. Je me suis mise à l'aimer par nos échanges scripturaux et téléphoniques. Nous ne nous quittions jamais.
Sa photo affichait un regard coquin et protecteur, avec sa polaire Anapurna.
J'avais renoncé à ne jamais le rencontrer.
Puis par un après midi de janvier, il m'appelle et je file le rejoindre. Je précise que désespérée de la virtualité de cette relation, j'étais allée à son adresse et j'avais palpé la porte bleue de sa maison, repérant dans la cour sa chère mob.
Ce jour-là de janvier, il m'a ouvert la porte tel le Moïse des Dix Commandements. Il m'a enlacée comme s'il me connaissait depuis toujours.
Merci, Maya. J'irai dans le vôtre.
· Il y a plus de 14 ans ·Régine
rivale
J'ai fait votre connaissance par une petite fenêtre et j'ai osé aller plus loin dans votre monde. Et ce monde me ravit, il ressemble au mien. J'aime votre liberté d'écrire et de penser.
· Il y a plus de 14 ans ·maya