Mes vieux

Un père on en a qu'un,

une mère on en a qu'une,

même insupportables,

on leur en dois toujours une.

Faut pas s'voiler la face,

ce s'ra dur de faire mieux,

les chiens font pas des chats

et moi j'aboie pour deux !

Quand j'regarde mes vieux,

j'me dis qu'j'ai tout pris d'eux !

Du plomb dans l'aile, 

des volées de plumes,

des leçons de vie,

des habitudes…

J'revois la lumière

d'la cuisine allumée,

l'regard inquiet d'une mère

quand j'rentre un peu éméché.

J'entends les conseils du père

sur la gente féminine,

et leur soutien sincère

quand une histoire s'termine !

J'sais qu'on peut parler d'tout,

comme on peut n'parler de rien.

Refaire le monde avec mes vieux

autour d'un verre de vin.

Des prises de becs, 

des conflits de générations,

des débats sincères,

des débats de cons.

On l'dit pas tous les jours,

surtout adolescent,

mais j'ai du avoir tort,

de temps en temps.

Quand j'regarde mes vieux,

j'me dis qu'j'ai tout pris d'eux !

Du plomb dans l'aile, 

des volées de plumes,

des leçons de vie,

des habitudes…

J'sais qu'peu à peu

j'm'éloigne de la maison,

le pincement au cœur,

j'ai r'tenu la leçon,

Aime tes gosses !

Donne leur tout c'que t'as !

et tant pis,

si c'est bardé de faux pas !

J'leurs dois tellement

sans pouvoir les rembourser,

la vie à d'jà mis mes dents

en évidence sous l'oreiller !

Alors j'compense,

par des sourires

et j'ferme ma gueule

quand j'pourrais les pourrir…

Un père on en a qu'un,

une mère on en a qu'une,

même insupportables,

on leur en doit toujours une.

Faut pas s'voiler la face,

ce s'ra dur de faire mieux,

les chiens font pas des chats

et moi j'aboie pour deux !

Quand j'regarde mes vieux,

j'me dis qu'j'ai tout pris d'eux !

Du plomb dans l'aile, 

des volées de plumes,

des leçons de vie,

des habitudes…