Mes yeux clos avalaient le soleil. Un oiseau fugace l’a traversé.

Malou

2013

Je m'habitue à ton absence. Et c'est affreux. Tous ces désirs malsains que ta présence faisait mourir. Ils reviennent. Chaque jour qui passe sans toi les rends plus forts, ils prennent possession de mon corps…C'est comme un remède incontrôlable aux douleurs de ton absence.  Des courbatures me parcourent tout le corps, j'ai mal à la tête et les tripes en vrac. Hier j'ai baisé sauvagement. Dans la douche, sur le lavabo, par terre. J'ai dévoré goulûment. J'ai cassé une porte. Et j'ai crié très fort. J'ai bu aussi. Encore. L'ivresse m'est devenue plus habituelle que la sobriété. Je n'ai aucun regret. Je ne fais rien pour que ça change. Le vice fait partie de moi. Je ne peux pas le trahir. La débauche m'inspire. Me fait sentir vivante. Plus que jamais. C'est presque une raison de se lever le matin. Ou plutôt de décuver enfin le soir, remettre du mascara et puis recommencer. C'est un cercle infernal. C'est routinier. Mais je ne m'emmerde jamais. C'est toujours différent, passionnel, forcené. Je décharge toute la fureur que je possède dans l'intensité de ma nuit. Tout doit exploser. Je m'habitue à ton absence et ce qu'il me restait d'innocence se désintègre. Je méprise trop de chose. Et puis l'alcool me fait perdre la mémoire. Je suis le rythme endiablé de ma rage de vivre, jusqu'à ce qu'un jour, le souffle me manque…


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