MESSAGE D'UNE FILLE A SON PERE
hannah-morrigan
Je ne sais pas si j'en suis vraiment arrivée là, mais je m'y escrime.
Je viens tout juste de comprendre qui j'étais, d'où je venais et pourquoi je suis. Bien sûr je ne suis qu'au début de ma vie et j'ai tellement encore à apprendre de moi-même pour comprendre l'autre.
Mon corps et mon âme ne m'ont jamais été aussi inconnus...
Croiser mon regard et le fixer ne m'a jamais fait aussi peur...
La folie est venue me caresser la joue...
La mort m'a glacée les os à l'idée de lui succomber...
Aujourd'hui grâce à la patience d'un homme et de son amour si profond, je peux enfin me regarder sans honte et sans peur, simplement parce qu'il m'a laissée « ETRE » sans jamais me juger. Toujours auprès de moi il est resté, sans pour autant m'épargner, mais il a veillé et m'a permis de renaître. Je suis aujourd'hui devenue une femme, qui accepte son passé douloureux, meurtri, écorché : Je suis enfin MOI.
Tu es mon père et le sera toujours, car quoiqu'il arrive nous n'avons tous qu'une mère et qu'un père.
Tu as tué mon innocence et quelque part mon enfance. Tu ne le sais sans doute pas... Tu n'as jamais posé sur moi les yeux d'un père sur sa fille mais d'un homme sur une femme ou de celle que je deviendrais.
J'ai possédé les hommes pour mieux les détruire, pour mieux te détruire à travers eux.
J'ai possédé les femmes pour tuer la mère qui sommeillait en chacune d'elle
y compris en moi, pour tuer la mère qui ne saurait pas être mère,
celle qui protège, qui console, celle qui cajole.
On ne peut considérer son enfant comme un ami, car l'enfant est le fruit d'un amour, qu'il soit conçu dans la violence, la haine ou la passion car tous ces termes naissent de L'AMOUR.
On peut perdre un ami par déception, par jalousie, ou tout simplement
parce que les chemins de la vie divergent. La blessure douloureuse de la séparation laissera avec le temps une cicatrice indolore.
Un père, une mère, un enfant, une famille, ne laissera jamais cette cicatrice indolore ! Parce qu'on a le même sang qui coule dans les veines.
Je ne t'accuse pas, je ne te déteste pas. Ni haine, ni amour ;
Tu es seulement mon père, tout comme je suis seulement ta fille.
Je me pardonne. Je te pardonne. Chacun d'entre nous est seul maître et responsable de ses actes, de ses paroles, de ses écrits, de sa vie...
Je te souhaite beaucoup d'amour et de paix...
Ta fille