Métronome en maraude

Francis Etienne Sicard Lundquist

Sonnet

Le temps creuse la peau d'une pointe d'ardoise

Et déroule ses mots sur un bord de tapis

Que parfois le sommeil au bout de longs épis

Balance dans le vent comme un bras de comtoise.

 

Quand la cire d'abeille à l'odeur si bourgeoise

Coule sur les rondeurs de ces jeunes champis

Que le cœur a gardés trop souvent accroupis

Les heures de la nuit se couvrent de turquoise.

 

Il a des dents de sable or son puissant venin

Endort le crépuscule au souffle saturnin

D'une saveur de chair dont la splendeur trépasse.

 

Mais pour descendre en paix dans les trous de la mort

Il faut toujours cueillir sur un coin de terrasse

Ces baisers de l'enfance au goût sucré du sort.

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