Meurtre au petit-déjeuner

scribleruss

Pourquoi pas ...


Un petit meurtre dominical

     Paul Duméry venait de tuer l'ancien clerc de notaire.

    Paul Duméry a tiré le marteau de sa poche et a donné à l'ancien clerc de notaire, alors qu'il était accroupi devant une commode pour ouvrir le tiroir du bas, il lui a donné un grand coup sur la tête. « Je crois qu'il a été tout simplement assommé " songe Paul Duméry.

     Mais c'est quand il entend le reniflement sourd puis les spasmes du clerc de notaire qu'il commence son crime, il faut l'achever le clerc de notaire.

     Alors il tape, il tape, il tape sur cette tête pour en chasser la vie.

     Alexandre Dussautois lit trop, c'est un esprit faible. Son épouse, elle, passe les légumes dans la cuisine, ça fait du bruit.  Jim Harrison raconte qu'un écrivain doit même pouvoir se mettre dans la peau d'une fille de quinze ans, mais le bruit de la machine qui broie les légumes altère la lecture d'Alexandre Dussautois et ça l'énerve. Il a encore à l'esprit l'histoire du crime de Paul Duméry.

     Il sait où est le marteau à la cave. Il est dans la caisse à outils. Il remonte avec le marteau, il ouvre la porte de la cuisine, elle lève la tête, elle lève les yeux vers lui, " Je fais du bruit, je te gêne fait-elle ?  j'ai bientôt fini. "

   Il a un drôle de sourire ; il pense ; " Il fallait y penser avant. "

   " Tu ne vas pas me gêner longtemps. " répond-il. Il prend le manche du marteau comme une hache, à deux mains, le lève, l'assène.

    " C'est dur un crâne " songe  t-il. Il comprend mieux pourquoi Paul Duméry a tapé, tapé, tapé. Alors il tape, il tape, il tape. L'épouse de Dussautois s'effondre et fait basculer la chaise. Elles gisent. L'épouse et la chaise.

     Sur la table de la cuisine il reste un croissant. Dans la cafetière du café chaud. Quelle paix quel bonheur soudain, Alexandre Dussautois est aux anges.

     Il ne peut s'empêcher d'exprimer un immense soupir de soulagement et de bien être extraordinaire. Il ouvre la fenêtre, une bouffée d'air, à 20°7,  exquise, entre et l'enveloppe.

      " Que ça fait du bien un bon petit meurtre un dimanche matin ... "

    Sur le carreau du sang coule. C'est beau la force tranquille d'un petit filet de sang qui s'épand sur le carreau.

                                                           *

      Avant la délibération des jurés avez-vous quelque chose à ajouter monsieur Dussautois ?

      Non monsieur le président, si c'était à refaire je le referai, juste un petit regret, le marteau était un marteau trop léger, c'était un marteau de tapissier, il m'aurait fallu un marteau de maréchal-ferrant, j'aurai écrasé le crâne en un coup, mais enfin quelle extase après monsieur le président et le croissant et le café étaient encore chargés d'arôme ...

                                                           µ

  • Sympa, on sort de la routine dominicale...:)

    · Il y a plus de 10 ans ·
    Images

    aurevoir

  • je préfère un café et des croissants moëlleux pour le petit déjeuner dominical. Trop de sang "vrai" qui gicle déjà sur tous nos écrans.

    · Il y a plus de 10 ans ·
    Printemps   2011   n%c2%b0 n%c2%b0 016 n b

    akhesa

    • pas d'amalgames mon amie, nous sommes dans un autre registre, c'est la Muse qui dicte nos inspirations du moment auxquelles vous n'êtes pas contrainte d'adhérer ,

      · Il y a plus de 10 ans ·
      Lune 08

      scribleruss

    • Disons alors, pour ne pas froisser votre susceptibilité, que je préfère vous lire inspiré par une Muse moins sanguinaire. Le sourire est derrière les mots bien sûr

      · Il y a plus de 10 ans ·
      Printemps   2011   n%c2%b0 n%c2%b0 016 n b

      akhesa

    • bien joué, et je ris à vos mots comme souvent, vous avez tout compris .. Merci

      · Il y a plus de 10 ans ·
      Lune 08

      scribleruss

  • merci, un extrait de bouquin retrouvé dont je n'ai pas hélas identifié l'auteur, puis une impro pour le plaisir ...

    · Il y a plus de 10 ans ·
    Lune 08

    scribleruss

  • Super!

    · Il y a plus de 10 ans ·
    Photos 16 sept. 2012 523

    Alain Moreau

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