Migration

raphaeld

Traînée blanche dans un ciel d'après-midi. Mésanges et moustiques sur ma peau. Mes traces de pas dans la boue. Je chasse des feux-follets dans la clairière.

Rires des minarets et chants des parents dans mon oreiller. Mes pieds dans l'herbe humide. Au pied de cet escalier, mes jambes trop lourdes. Je mords et je mâche des cheveux noirs.

Sirius, Orion, Vénus dans le creux de ma main. Crissements des buissons et soupirs de la route. Respiration rauque d'un peuplier solitaire. Vacillante chaleur d'un foyer déjà abandonné.

De la buée sur la vitre un matin d'hiver. Lente traversée d'un rêve sans saveur. Un loup en moi, une forêt obscure. Dans mes poings, un cri séculaire.

La lune à travers les rideaux. Des yeux de bête quelque part dans ma chambre. Les doigts d'un chef d'orchestre masquent les étoiles. Je meurs à nouveau, mes yeux s'ouvrent.

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