Mircea Eliade
aile68
Envie de voir des gens d'ailleurs, écouter leur accent, me faire une coiffure exotique, une tresse sur le côté, arborer un chapeau dans un marché installé à même le sable doré, visiter un château au sommet d'une montagne crayeuse, explorer des siècles de poussière volatile, argileuse, des volcans maudits. Me téléporter en Jordanie, la belle Petra dorée, sympathiser avec le marchand de tapis, faire du métier à tisser toute une heure durant, croiser les fils à jamais. Zoom sur une fleur jaune et ses petites feuilles vertes, un peu sèches, un peu assoiffées, elles poussent sur un bord de chemin emprunté par des autochtones et leur âne fatigué, combien d'années nous séparent.
Envie de sentir un nouvel air sur mon visage, un vent qui a caressé les murs roses de Little Italy, un quartier dont la gaieté n'a rien à envier à la grande Italie, superbe, enjouée. New York ressemble à une forêt d'immeubles, un studio de cinéma immense, j'ai oublié le nom d'un boulevard qui me faisait rêver, là où se produisent de grandes comédies musicales: le Broadway édifiant, lumineux tel un théâtre acclamé par mille applaudissements! Rien que pour ça j'irais, cette ferveur bouillonnante, effervescente qui klaxonne et scintille sur tout le boulevard.
Difficile de passer après New York, Central Park, la statue de la Liberté, fière, digne, superbe, et pourtant il y a encore des coins splendides, vive la planète! Terres rouges que je connais peu, terres noires, rugueuses, caillouteuses, bonnes ou, mauvaises comme en montagne, laisse-moi imaginer que j'irai un jour, il est encore temps de me faire un billet aller-retour pour le Mexique, le Pérou, l'Alaska. Aucun ordre dans ma tête, aucun itinéraire pré-noté, là encore un met m'échappe, je n'ai pas une grande expérience des voyages mais j'ai une imagination, un cerveau en sursis parfois lorsque je reste tétanisée, scotchée face à certains paysages ou autochtones plus ou moins lointains. Une femme du désert, un enfant tibétain, toute une peuplade errante, nomade, la connaissance du bien et du mal est universelle, non les croyances ne sont pas des sottises, elles peuvent sauver des hommes, Mircea Eliade a étudié le sacré, les mythes, les religions, j'aurais aimé voyagé avec lui, ça vaut tous les voyages de la vie, je crois.