Mirian

peterpanpan

chapitre 1

Mirian se levait chaque fois d'une humeur fumante, c'est-à-dire sombre comme le café qu'il se servait à outrance pour irriter ses sens encore envoûtés par les forces du sommeil. Oh oui ce brave Mirian avait bien des qualités pourtant, mais le matin n'était pas son fort, contrairement au café qu'il vient justement de se resservir. Voulez-vous savoir à quoi ressemble Mirian ? Ce qu'il pense de notre petite discussion à son sujet ? Peut-être tireriez vous de sa physionomie des conclusions sur sa façon de se tenir à table et en société, ou bien encore sur la voie sur laquelle il entretient ses amours ?  

Et bien, Mirian pouvait fortement ressembler à n'importe qui qu'on puisse connaître de près ou de loin, mais il avait ce quelque chose d'indéfinissable qui pousse au regard. C'était la médiocrité pleine de mystère, l'allure ordinaire des gens atypiques, que ce Mirian. 

Il avait des manières outrancières et un langage équivoque, bref il souffrait d'un complexe d'infériorité, ce qui se remarque souvent chez les jeunes hommes par un orgueil assez mal placé pour devoir souvent s'entretenir par la vanité. 

En avez-vous assez ? Car je ne saurais vous en dire plus. Voyez-vous, Mirian vient de finir son café et nous nous devons de suivre le rythme qu'il jugera bon de nous imposer.

Une douche énorme en longueur et en vapeurs puis un pied froissé qui sort tout blanc sur un tapis mouillé. Voilà notre Mirian dans toute sa nudité. Son cochon domestique, Pépé, attiré par la chaleur et l'humidité de la salle de bain, venait toujours faire quelques "grouic grouic" enthousiastes au pied de notre jeune ami. C'était encore un petit cochon, rose, au poil court et dru, qui ne devait pas peser plus de quinze kilos. 

- Ça va mon Pépé ? Tu es bien aujourd'hui dis ? 

Le petit Pépé balançait sa petite queue de gauche à droite en signe de contentement, on aurait même pu croire qu'il souriait si on regardait attentivement la gueule.

Mirian et Pépé semblait un beau couple, vraiment. N'allez pas croire cependant que Mirian se privait du bacon qui suivait infailliblement le litre de café matinal. Il était plutôt anglais que français, niveau petit déjeuner. Le jus d'orange et le pain au chocolat traditionnel lui semblait d'ailleurs une hérésie totale, ce trop de sucres, sans aucune protéines, ces calories vides lui étaient pour lui le comble de l'irrationalité, un exemple de l'esprit français. 



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