Mme Le Pen

pierreantoine

La bête noire d'Emmanuel Macron.


On attend ensemble l'heure fatidique, le moment d'entrer en scène et de prendre place, en plateau, en face du futur Président.

Mme Le Pen ne fait preuve d'aucune impatience.

A l'endroit des Hôtesses et Stewards présents, elle se montre amicale, très sociable, sans rien de noble cependant.

C'est une femme énergique, une femme pratique, sans le moindre propos méchant, rien d'incendiaire, jamais !

Son apparente bonhomie en a abusé plus d'un; dans son propos tout pareillement, elle a su, toujours, mettre également beaucoup d'eau dans son vin.

Je m'étonne un peu qu'elle ne soit pas plus grasse, ou grosse, je veux dire physiquement. Elle se trouve raisonnablement attirante, comme elle est, ne cache pas ses défauts naturels, les assume fièrement. C'est le rire homérique, son genre, elle a une grosse voix. En toutes choses, elle est "comme saint-Thomas": elle ne croit que ce qu'elle voit, n'a jamais constaté de grands miracles.

Elle est bonne franquette, naturellement gaie et enjouée.

Ce jour est un jour extraordinaire, le contraire d'un jour d'extase, le grand prélude à une soirée de muerte, quand l'instinct de mort tourbillonne...

Le monde sera bientôt hors de ses gonds.


Les jolies filles présentes ne s'intéressent pas à nous, aucune ne me témoigne le moindre intérêt.

C'est Macron leur prophète, elles sont très sensibles à ses charmes. Mollement assises sur les divans de l'admiration, elles ne nous écoutent que distraitement: "Comment est-il en vrai?"

Pâle...Vu de près, il me semble 'diaphane', tout blanc, d'une grande beauté, produisant une forte impression de pureté, c'est ça, une grande pureté apparente.

Je cherche du regard des figures connues, familières...Emilie Besse...Macron a les faveurs du pronostic, les chances de Le Pen pèsent moins qu'un fétu de paille...Daphné Bürki ? non, elle n'est pas là.


Mme Le Pen a été d'humeur égale jusqu'ici, nous sommes à moins de dix minutes de l'échéance fatidique. Elle m'annonce qu'elle a mal au coeur, qu'elle sent sa poitrine moins forte. Je vois qu'elle hésite à y aller, elle devient faitarde, de moins en moins belliqueuse...sa pensée se ferme à toutes et à tous. Poires d'angoisse, on a du mal à avaler sa salive.

Elle a peur de Macron, ne dissimule rien de ses atermoiements. Le futur Chef de l'Etat a lui-même laissé planer le doute sur sa propre participation, personne ne peut se dire certain que le Débat aura bien lieu.

Je la réconforte, soyez courageuse, allons, vous le pouvez, vous savez parfaitement vos classiques...ce soir il faudra faire feu violet !

Sa famille ne lui a jamais confiance, j'évite de parler de son père, je sais que les Le Pen se sont mutuellement reniés, excommuniés, insultés...

Et puis, soudain, tout le monde se tait.

ça va commencer.


(Le Débat proprement dit)


Marine Le Pen: "J'ai vu de Macron, de près, je l'ai regardé, bien attentivement, presque fixement, à la dérobée, par en-dessous...Eh, bien...C'est un type qui ne sourit jamais. Pas un seul sourire, jamais...Et tout blanc !

De façon générale, son visage n'exprime rien, ne trahit aucun sentiment, aucune émotion.

Il ne doute pas que le monde est aux pieds de gens de sa sorte...

Quelle froideur ! "



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