Modèle Nobel

                       Modèle Nobel

Faut se montrer modèle, de ses vertus fidèles

Le prix est décerné, selon l’actualité

Pour se faire pardonner, de fuir à tire d’ailes

Réalité, abstraite, pour nous, riches et comblés

Le Nobel, pas gêné, à lui-même décerné

« Charité ordonnée, commence par soi-même »

Jouer les mijotées, c’est une mise en scène

En fait, sont baptisés, grenouilles d’humanité

Une espèce de « machin », référence à De Gaulle

Qu’on tend aux narcissiques, qu’endossent tous les rôles

Suffit d’un protocole, pour se couvrir de fleurs

Leur cause toujours la même, chasser contradicteurs

Reconnaitre leurs mérites, aux peuples ça fait du bien

De Nobel à noblesse, est court le chemin

En guise d’égalité, ce n’est pas très flatteur

Car dans nos sociétés, ne faut qu’un seul vainqueur

Symbole dépassé, on n’a plus rien à faire

Opprimés, exilés, supportent la misère

Quand on rend les hommages, au moindre coup d’éclat

C’est les gueux qu’on enfume, pour qu’ils ne bronchent pas

Qui c’est qui tourne la roue, à la Noble loterie

La jet-sept comme toujours, pour elle, du pain béni

Comique académie, de guignols est remplie

Pour nous faire oublier, du monde, les tueries

Le fric, ce diabolique, est toujours invité

Juste pour faire joli, les laïus ampoulés

Les nations sont unies, une fois dans l’année

Ceux qui crèvent la dalle, ne faut pas y penser

C’est la saison des prix, en quête de Père Noël

Ils peuvent toujours attendre, ceux qui supplient le ciel

Nous, on se glorifie, on se rend les honneurs

C’est que partie remise, viendra saison des pleurs

Facile, faire le bilan de toutes nos galères

Quand on s’emplit le ventre, fleurs à la boutonnière

Si le monde s’étripe, on se sent concernés

Mais juste un instant, amer, l’entremets

Vais pas en faire des pages, car on est tous conscients

Les discours sont mortels, les promesses, du vent

Car l’Homme au singulier, goutte d’eau dans la mer

Il faut des exceptions, pour justifier nos guerres

On a choisi Stockholm, pourquoi pas l’Ouganda

Pour les discours feutrés, ça serait délicat

Et puis y’a ces squelettes, qui gisent dans les rues

Le noir se marie pas avec les m’as-tu vus

On va arroser ça, n’y a pas de raison

Les coupeurs de têtes, laissons les bien où ils sont

Car l’heure est à la fête, on décore les vedettes

Courage au coin du feu, nous content des sornettes

Norvège pays de neige, elle est sage et discrète

A elle seule mérite, le fameux prix Nobel

Ce n’est pas un hasard, quelle refuse l’Europe

De se joindre à la clique, mieux vaut être misanthrope

On n’est plus à ça près, paradoxes, inversés

Les peuples représentés, en fait, régentés

Par des gens argentés, qui prêchent pour leur gousset

C’est du « à toi, à moi », se couvrir de lauriers

Partait d’une bonne idée, clamer l’humanité

Mais le modèle réduit, à un simple sujet

S’en prend aux émigrés, et aux femmes voilées

Parait, vont prendre les armes, et non pas les bouquets

Bien sûr, les exceptions, pourront me contredire

Se coltinent la misère, en partagent le pire

Sont jamais couronnés, les discrets solidaires

Référence Sœur Térésa, généreux Abbé Pierre

Véritables humanistes, se comptent sur les doigts

Ils sont autour de nous, mais on ne les voit pas

Certains bossent pour des prunes, se demandent plus pourquoi

Les chômeurs se suffisent d’un petit RSA

Aux vieillards fauchés, infâme leur rata

A côté le Nobel, paradis éternel

Quand on est à l’abri, on se croit immortel

Le Jésus de la Crèche, est né à Bethleem

Là même où c’est la guerre, où le désordre règne

Tous les beaux plaidoyers accentuent l’amnésie

Peut-être, fait exprès, pour apaiser l’esprit

Car les cérémonies, nous servent de repères

Quand on est dans le noir, on rêve de lumière

Les limousines défilent, le gala terminé

On se serre la main, se souhaitant bonne chance

La star photographiée, toujours passe en premier

Nobel pour une année, doit retrousser ses manches

Plus question, plastronner, les pauvres crient vengeance….          JC Blanc octobre 2013