moi

leternelle-insatisfaite

Lorsque j’arrêterai d’écrire sur l’amour, sur les maux qui défilent comme des étoiles dans mon sang. Quand,enfin, j’oserais penser à autre qu’à moi. Quand mes mots seront ceux d’un peuple, de gens qui aiment. Des gens aimants, des gens qui se décolleront de moi. J’ai besoin de me décoller de ceux-ci. D’arracher l’individualité qui me colle à la peau.

Je n’en peux plus de lire, des souffrances invisibles, des mots fantômes. Je n’en peux plus de supplices d’enfants rois. J’étouffe de mes cris, de mes douleurs. Des tourments qui habitent mon corps. J’en meurs petit à petit de mon manque d’humanité. Je veux aimer, connaître le mot, l’écrire, le dire, le faire. Aimer.Amour.

Aimer son prochain, disait-il. Aimez l’autre, aimez comme si l’autre était soi. Laissez tomber le drap de satin qui couvre son coeur, son âme, son corps. Des valeurs d’indépendance pour se faire peur. Des belles valeurs que l’on écrit sur des feuilles sans avenir, des paroles vides de sens. Des paroles nues d’espoir. Des désirs d’indépendance qui mènent droit au silence, à la solitude, à l’hypocrisie, à l’individualité. Un désir qui mène droit au tunnel noir de la mort. Le désir, de prendre le chemin simpliste. Ne pas aimer trop, ne pas sourire trop, rire assez, pleurer beaucoup, danser correctement. Une vie sans artifice, sans passion, une vie qui nous empêcherait de souffrir et de vivre.

Encore là. À ce battement de coeur.

Je

ne

pense

qu’à

moi.

Moi.Moi.Moi. Avec les lettres m, o et i .

J’en ai marre d’être que moi, que de dorloter mes maux. L’insouciance de mon bonheur, la fragilité de mon malheur et l’attente de ce fameux bonheur, qui arrive toujours les bras pleins d’espoirs. Et moi, encore minuscule et contradiction, qui tourne le dos. Froidement, rapidement, en fermant les yeux . En regardant la vie qui passe juste devant moi. À dansez couleurs saphir on finit bien par se perdre, perdre au fond des marmites. Des soupes d’amoureux, des soupes d’étreintes. Des bouillons de peur et d’inodores odeurs masquées par les regards d’autrui. Je ne respire plus. Mes narines sont bouchées, encombrées de moustiques, d’insectes, de petits cafards qui sautent sous ma nuque.

M.o.i, encore que moi. Toujours que moi.

La plus belle des histoires, elle se commença avec moi. Au futur, car moi, n’est pas un être de présent. Le moi présent n’existe pas, c’est un illusoire petit être créé que par mes sens. Des sens qui me font mal en ce froid soir de novembre

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