Moi, Macchabé
nuitdete
Je vois ma tombe,
Et la pluie percute
Cette dalle de marbre
Gravée à mon nom
Qui recouvre à présent
Mon corps de néant ;
Une tombe froide,
Au milieu de nulle part,
Et des mots
Qui ne signifient plus rien ;
L’univers ne se meurt pas,
Mais moi je ne vis plus ;
La mort à fait son ouvrage…
Qu’importe ?
Nous vivons pour mourir
Et espèrons succomber
Pour revivre ;
La terre se nourrit ,
Lentement, inexorablement,
De ce qui a été la chair
De ce « nous » ;
Argent, biens et luxure,
Ne sont plus
Que des mots perdus,
Volés à un passé
Qui ne nous appartient plus,
Tristes macchabées !
Voilà que déjà j’entends
Creuser la terre près de moi ;
Frénétiquement,
Des ongles grattent le cercueil ;
Arrêtez, malheureux !!!
Celui ci est toujours vivant !!!
De justesse on le retire;
La mort n'a, cette fois,
De cette âme,
Pas encore agrandit
Son drapeau;
Le cimetière est vide,
Mon tombeau solitaire,
Il ne reste qu’un corbeau
Qui n’a pas abandonné
La pierre glacée…
O, toi, lecteur,
A un de ces jours,
Au milieu de la pluie,
Au milieu du vide
Et près du corbeau.
Beau,.doucement...
· Il y a environ 14 ans ·magnifique!
Remi Campana