MON DENTISTE DUCROS

Philippe Larue

Pas de grèves, pas de manifestations, pas de rendez-vous. Ainsi en était-il de mon dentiste Ducros. Une rage de dents terrible, parfois dedans et parfois dehors, mais  pas de l'or en brave. Ah, bravo car d'Eden, c'était pas le Nirvâna.

Bref, l'orage était à l'extérieur et la rage à l'intérieur de mon palais. Le bouchon protecteur de pâte d'amande avait sauté. Débouché, l'émail diamant était sollicité par le chaud, le froid et les tirants sur le tiède. Quoi fer? Étain la douleur Legrand déchargeur! Aucun dentiste aux alentours n'y étaient accessibles. Deux mois de procédures administratives pour avoir l'autorisation d'aller au médecin après quelques travaux!

Alors, j'avais Ducros sous la main, ou plutôt sous l'Eden. Caisses qu'il se décarcasse, celui-là. Un spécialiste des clous que Jésus autrefois, utiliser. Après tout, les pansements étaient à base de clous de girofle aven d'être au mercure, destructeur endocrinien et du système nerveux central, responsable des scléroses en plaques et autres maladies neurologiques.

En cuisine, il était présent dans le pain d'épices, les biscuits en mélange avec la cannelle, le pot-au-feu, les marinades, la choucroute et il était indispensable à la plupart des currys. En Afrique du Nord, on l'utilisait en infusion avec le thé. Les propriétés antiseptiques et anesthésiques de ces boutons floraux étaient reconnues depuis très longtemps et proposées dans les douleurs dentaires. Il entrait dans la composition du khôl, primitivement onguent ophtalmique.

Ouf, j'étais prêt à nouveau pour la création d'oeuvres architecturales, les livres et la musique

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