Mon dernier voyage...
Brice Chollet
Pour moi, c'est je le pense le dernier voyage, c'est ce que je souhaite en tout cas pour clore le chapitre A-PIHP.
Comme Renton le dit dans trainspotting: « il y a dernier shoot et dernier shoot, qu'en sera-t-il de celui-là ».
Je n'ai pas le désir d'arrêter de vivre. Pour moi, c'est la der des der, comme en 14 (je sais bien que je vais devoir me taper plusieurs guerres mondiales intérieures, peut-être même une vraie et là au moins si je deviens soldat, je serais dopé, il faut bien ça contre les Russes, aux frais de la république en plus).
J'arrête, j'en suis sûr, j'ai fini avec tout ça. Il est exact que je l'ai souvent dit, mais ce n'est pas pour ça que ça n'arrivera pas.
C'est le chemin que je vais parcourir en prenant ces dix, je l'espère derniers grammes qui compte. Je suis tombé il y a plus de deux ans déjà, accro au A-PHP, avec 1 g, je savais déjà que j'allais galérer pour m'en défère et c'était son prédécesseur, qui était beaucoup plus fort avec une descente si dure que je prenais de l'oxycodone pour supporter la douleur (les témoignages parlent d'une drogue traitre au gout de reviens-y tel, que des coffres-forts ne sont pas venus à bouts des camés qui pensait être à l'abri par ce biais).
Quand j'ai été médicalisé pour un sevrage, le docteur m'a demandé ce que je prenais pour la descente, je lui ai dit de l'oxycodone, un opiacé plutôt corsé que je prenais en traces, deux prises (ça je ne l'avais pas précisé), une le soir et une le lendemain midi, après avoir dormi ça passe, il m'a prescrit du loxapac un neuroleptique qui calme totalement les effets du produit, mais me donne de graves effets secondaires (je ne lui reproche rien, il a dû prendre une décision et vite).
Mais je ne peux plus m'en passer, il m'aurait donné de l'oxy (rien avoir avec mon pseudo Oxy Dey qui signifie oxygène, oxyder, la vie, la vieillesse) j'en aurais pris deux jours, j'aurais pu revenir à mon dormifère précédent, qui est plus doux ou peut être non, ce n'est qu'une hypothèse.
On ne peut pas faire de test pour le savoir et je ne suis pas médecin, je parle de mon ressenti et mes émotions, mes réflexions, mais je n'ai pas les compétences acquises par l'expérience, néanmoins, je me connais et suis bien renseigné sur ce que je prends, souvent, je dois expliquer au soignant ce que c'est, normal, ils inventent de nouvelles drogues expérimentales tous les mois.
Mais je suis un toxicomane et il est par prudence normale de ne pas donner de produit addictif à quelqu'un qui y est sensible, et même si mon expérience des opiacés se limite à trois prises d'opium en 25 ans, dont une en clinique d'ailleurs, pour palier à la redescendre vu la quantité de speed que j'avais consommé, pas facile de se présenter speedé à mort dans une clinique sans savoir ce qu'ils prévoiraient pour protéger ma chute. Et j'ai bien fait, j'aurais passé une sale nuit, le speed au moins ça prenait qu'une nuit de sommeil pour être remis du mal avec le A-PIHP c'est 5 jours minimum plus que le A-PHP, mais moins douloureux.
Ce n'est pas bien, je sais, mais quand on a peur de souffrir, on n'est pas forcément raisonnable, on ne file pas d'oxycodone à un toxicomane, on ne le file d'ailleurs qu'en dernier recours, il est vrai, je pourrais aimer, oui, j'aime, mais pas au point d'en consommer de façon abusive et je n'aime pas autant que d'autres qui tombent accro à la codéine qu'on m'a allègrement prescrite et au tramadol (deux autres opiacés) dont je n'ai jamais abusé vu que je veux que ça marche quand j'en ai besoin.
De plus, les amphétamines sont antalgiques et quand les effets s'arrêtent, c'est la douleur qui survient. J'aurais pris de l'héroïne si je n'en avais pas eu si peur, j'aurais peut-être dû finalement, ça n'aurait pas forcément été pire, je vous laisse juger.
Le A-PHP est l'un des successeurs de l'analogue de la cathinone le a-PVP, une pyrrolidine, C'est un dérivé du khat, une plante d'Afrique de l'Est. Comme il est écrit dans psychonautwiki le site qui répertorie toutes les drogues connues ou presque et qui est très bien conçu pour s'informer, consommer prudemment ou comprendre et savoir que dire, où faire pour accompagner un proche touché : « Il se présente généralement sous la forme d'une poudre fine ou d'éclats cristallisés qui peuvent produire des effets stimulants euphorisants puissants, mais de courte durée comparable à ceux de la méthamphétamine et de la cocaïne vaporisées. Comme ses prédécesseurs cathinone, il a acquis une notoriété pour sa tendance à induire un redosage compulsif et des comportements addictifs ainsi que pour sa capacité à produire des états délirants et une psychose en cas d'abus ».Voilà la bête, moins chère que le crack du pauvre, la puissance de la meth et la féroce addiction de la base de cocaïne. Je n'ai jamais compris l'intérêt du crack, j'ai testé plusieurs fois avec des gens expérimentés dont la gourmandise et la connaissance n'était pas à mettre en doute, je ne ressens pas le plaisir qu'ils ont l'air d'y trouver, je sens l'effet d'une prise normale, insufflée, en moins long comme si quand ça passe plus par le nez, on vaporise pour gâcher plus de fric, moi quand ça rentre plus dans le nez, je peux manger plugger ou arrêter, en général, c'est l'heure de se coucher et pour avoir gouté de la coke pure du Pérou sans le moindre doute toutes les cokes que j'ai goutés après m'ont juste fait regretter de ne pas être allé me coucher. C'est un des traffics les plus sales et immoraux qui existe, on a jamais vu un dealer d'un autre produit se foutre autant de la vie de son client (sauf peut-être celui qui me fournit) c'est même celui qui paye qui est la victime, contrairement à tout autre business où parait-il le client est roi. La drogue légale sur le net était de meilleure qualité quand le fournisseur était réglo ça se voyait direct aux analyses de sang, c'était autre chose que l'alcool et les drogues illégales qu'on vend ici, coupées avec du vermifuge pour vache, véridique, ils ne savent plus quoi inventer.
La cocaïne, c'est pire que la drogue, tu crois tenir comme si t'étais sobre, ce n'est pas violent comme les amphètes, ce n'est pas long, mais après une soirée coke, c'est quoi la première pensée, j'en reprends, puis le fatal « merde, j'ai dépensé grave hier ». Moi, un lendemain d'entorse du cerveau avec mes toxines, je me dis que j'ai pris cher et me rendors avec ou sans aide moléculaire en fonction du carnage. Moi, j'ai toujours eu besoin de la cartouche, la trace Paris pluton, je n'aime que la force et le lâcher prise, c'est surtout ça, le lâcher prise.
Les amphétamines contenues dans le speed sont dérivées de l'éphédra et les professionnels de santé ont fait beaucoup d'études sur l'éphédra et ses dérivés, moins sur les enfants du khat, c'est mon impression.
J'ai donc été soigné à l'aveugle avec les moyens et compétences des soignants n'ayant pour m'aider que leurs comparaisons aux amphétamines connues ainsi que leurs capacités à s'adapter en fonction des informations que je leur donnais qui, bien que j'essayais d'être le plus exact possible pouvait être mal expliquées ou masquées par ma honte de ne pas réussir ou ne pas vouloir m'en sortir.
J'ai donc réussi à me procurer 10 g de A-PIHP pour une durée d'une semaine environ, en espérant une rentrée en clinique avant la fin, car je préfère quand même les sevrages médicalisés, même si vu la qualité du produit, j'en consomme très peu, la chute sera moins forte, il vaut mieux prévenir que guérir.
Les premières pipes ont été très bonnes comme je l'espérais, mais toutes les bonnes choses ont une fin, 12 h après, c'est sympa, mais ça ne vaut pas la peur de mourir que peut procurer le fait de fumer une saloperie pareille, c'est là que comme me l'a fait remarquer ma tante, j'aurais mieux fait de passer à l'héroïne directement (ça ne tue pas si on n'abuse pas) malheureusement, j'en ai peur et n'ai pas les moyens, mais la boucle de ma curiosité à propos des stupéfiants aurait été bouclée.
Seulement l'héro, c'est 40 balles le gramme, le A-PIHP 10 voir moins et ça part moins vite bien que je sois quand même très gourmand. Je me retrouve donc avec cette amphétamine moins forte que la précédente, mais qui y ressemble beaucoup, moins nerveuse que le speed, mais qui permet d'être en forme en dormant cinq heures maximum par nuit, ça me permet de m'exprimer librement et apparemment, même si les sujets sont lourds, je peux aligner les mots en leur donnant des tonalités qui sont efficaces.
Je n'aurais pas réussi sans elles à passer devant la caméra pour me livrer, ce qui m'a fait tenir pendant quatre mois longs et difficiles, malheureusement, je me suis fait prendre et sortir de la clinique, je me suis retrouvé seul chez moi avec un restant de produit et quand j'en ai fini la consommation, la peur est venue alors que j'étais déjà tellement mal, même avec ma maitresse, à tel point que mon père s'est vu conseiller un internement d'office tellement il m'a vu abimé par mon oncle médecin.
Je veux quand même pas qu'on pense que les amphétamines sont la cause de ce mal, c'est beaucoup plus profond, les amphétamines ne font que me permettre de surmonter la douleur un temps et en rajouter d'autres qui restent malgré la douleur plus facile à supporter Quand on est accro qu'on ait le produit ou pas qu'on soit en décroche ou juste écœurés y a que le produit qui compte même quand ça fait mal, on n'a qu'un problème en tête contrairement à la sobriété qui est moins douloureuse quoique, mais met les émotions à rude épreuve et donne des vertiges de complexité. Le sevrage à l'arrache m'a permis de voir que j'arrivais à supporter cette douleur sans le produit, mais avec le soutien d'une copine et de mon ex qui ne m'ont pas laissé et m'ont accordé beaucoup de leurs temps.
Je peux donc, avec des solutions saines, vivre sans que la douleur soit insupportable, même si j'en conviens ce soir la douleur a totalement disparue et ça comme me l'a dit mon psychiatre qui m'a sauvé la vie et que je respecte profondément, il n'y a que la drogue qui fasse effet à chaque fois, mais à quel prix.
J'écoute de la musique de sauvage dont j'ai augmenté le volume, car ça aussi, c'est meilleur avec le prod. Vu que j'ai utilisé depuis 29 ans tout ce qui me passait sous le nez pour supporter ma différence et ma souffrance, il est très difficile pour moi de me dire que plus rien ne marche, ni l'alcool ni le cannabis, les hallucinogènes et les dissociatifs, plus rien ne marche que les traitements pour éléphant toxicomanes que je paye aux prix forts et qui malgré toute ma volonté et toutes mes résolutions, ne m'ont pas permis de m'en affranchir.
J'ai été sobre cinq ans et depuis trois ans, j'ai raccroché et si ça fait peur à mon entourage, imaginez à moi qui suis le sujet d'étude et qui enchaine les crises de manques.
Même avec les médicaments, j'en suis à des doses avec lesquelles on ne peut plus redoser parce qu'on est déjà en surcharge, je suis pratiquant de l'allopathie.
Il me faut me résoudre à supporter la douleur, ma différence, la vie, de continuer à participer à cette mascarade en sachant que la nourriture détruite suffirait à nourrir les neuf milliards d'êtres humains futurs qui font si peurs à ceux qui consomment le plus.
Vivre une vie moins automatique, mais plus simple, avoir l'angoisse de la page blanche, n'avoir même plus envie de créer, car chaque jour de sobriété pour moi est une longue et dure journée que je passe avec des crampes d'estomac. Je dois aussi prendre des compléments alimentaires pour manger de quoi tenir et c'est long, le manque, même les effets secondaires finis, il faut se chasser le désir en tête.
Je ne cherche pas à me plaindre, j'explique que depuis mes 14 ans, j'ai étouffé chaque douleur par un toxique et que là y a plus que les poisons violents qui marchent.
Il est temps pour moi d'arrêter, ceux qui me connaissent m'ont tellement souvent entendu le dire que je ne suis plus crédible, mais pour commencer, il faut le dire d'abord à soi-même, mais aussi son entourage, je l'ai déjà fait avec l'alcool, il m'a fallu presque une dizaine de tentatives, mais je m'en suis débarrassé et ne peux pas y retourner tellement j'en suis écœuré, le cannabis, j'ai arrêté au moins 15 fois avant de comprendre que j'en avais plus besoin.
Là, j'ai encore chopé 10 g de merde et j'ai toujours des excuses, comme l'heure de l'apéro pour un alcoolique. Je suis marin, donc superstitieux, je me suis dit que la dernière fois que je suis allé en clinique, j'ai été admis au bout d'un mois et demi d'attente juste avant que ma dernière commande n'arrive, Là, j'ai ma place en haut de la liste ce qui me promet une place rapidement, tout ça avant d'avoir reçu le produit, c'était hier.J'ai perdu trois comptes dont je n'ai pas le mot de passe, le dernier colis que j'avais commandé a été intercepté par la douane, j'ai dû recréer un compte avec un faux nom et comme d'habitude quand ils te prennent pour un nouveau client, ils te donnent de la bonne qualité.
Je ne veux plus utiliser ce nom, pas plus que jouer avec la douane sachant que la police à mon nom à cause d'un paquet qui ne m'était pas destiné, bref, là, je n'ai pas que la volonté, j'ai tous les signes d'une obligation de rompre avec ma maitresse et aussi le soutien nécessaire, si le ciel ne me tombe pas sur la tête par Toutatis, j'ai tout ce qu'il faut pour déclencher le déclic nécessaire à toute décroche, il me faut savoir patienter, mais ça finit par venir quand on est patient et qu'on n'a plus vraiment le choix si ce n'est pas dangereux pour la santé, le mental ou le portefeuille donc l'honnêteté, il n'y a aucune raison de se priver, on est tous accros à l'oxygène, mais je ne connais pas de gens qui veulent l'interdire, c'est même agréable de bien respirer suffit de ne pas s'arrêter, je ne suis pas un bleu, je suis un coutumier.
Je me suis fait virer d'une clinique qui m'a beaucoup aidé dans les moments difficiles, dont je respecte le personnel et le pire pour moi, c'est d'être obligé de fumer seul.
Tous ceux à qui je l'ai fait gouter et qui m'ont juré de ne pas en acheter sont dedans maintenant. Se droguer seul, ce n'est pas drôle, mais je ne partage plus mon fardeau même pas pour qu'on me protège, j'ai perdu un ami dont je ne suis même pas sûr qu'il est encore parmi nous physiquement ou psychiquement, j'ai dû appeler deux fois le Samu pour faire hospitaliser lourdement deux proches qui n'ont pas réussi à supporter comme moi cette molécule, je ne suis pas plus fort, j'ai une bonne étoile. Je tiens aussi des dosages déconseillés à tel point que j'en avais oublié les risques, on n'est pas égaux devant les produits et ma façon de consommer ressemble à une désensibilisation aux produits vu que les drogues classiques ne me font plus d'effet tellement mon corps et habitué à ne prendre que des doses excessives, ça perd tout son charme de fumer seul, même si en vrai, qu'on soit un ou dix, on se drogue toujours seul.
Perdre son entourage non plus, bien que je ne puisse pas dire qu'on me laisse de côté, j'ai l'avantage d'avoir dans mon entourage des gens qui me soutiennent tant qu'ils le peuvent et que ce n'est pas trop dur. Voilà, je trouve que finir sur un produit propre, c'est comme un bon champagne avant d'arrêter l'alcool, on ne reste pas sur sa faim. Et puis si j'ai une place en clinique, je ne garderai rien, ce qu'il reste, aux chiottes, j'ai jeté pour 400 euros de 5-meo-dmt, je peux jeter ce poison qui me fait peur.
J'en aurais profité de cette faille qui se referme, j'achetais légalement toutes les classes de drogues sur internet, sauf les opiacés, la loi devait avoir prévu ça.
J'ai connu le MXE je vous évite son nom à rallonge, c'était un dissociatif comme la kétamine qui se dosait à 25 mg 0.025 g (à l'œil, je n'avais pas encore de balance assez précise, mais je peux peser de 10 à 100 mg à l'œil avec 10 % d'erreur, j'ai toujours su tirer le meilleur parti de mes compétences) qui durait 3 h et procurait un voyage intense apprécié de tous les amateurs de kétamine.
Du 2c-e, 2c-b, 2c-c, 2c-b-fly qui sont des dérivés de la mescaline, du 5-meo-dmt contenu dans certaines plantes pouvoirs, un crapaud et qui se dosait à 15 mg maxi sinon c'est le trou noir et le coma est impressionnant, on risque sa vie avec cette molécule qui fut pour moi merveilleuse et trop forte pour les autres, j'étais le seul à enchainer et j'ai dû m'arrêter brutalement pour ne pas me perdre. J'en ai tellement abusé que j'ai fait une sorte d'expérience de mort imminente, je n'avais pas lu la fiche jusqu'au bout, pour les doses mortelles, je ne les savais pas si proches de la dose forte (toujours vérifier par deux sources fiables les informations sur ce qu'on prend et ça ne fait que diminuer les risques), il ne faut jamais rien négliger quand on a l'idée saugrenue de se prendre pour un rat de laboratoire.
Du 3-meo-pcp, Du dxm, du MXP, du MXPr, ils m'en avaient posté, par erreur, à la place du MXP, heureusement que ce coup-si j'ai fait des recherches, j'aurais passé un sale quart d'heure, mais bien dosé, c'était le nirvana et ça coutait 4x plus cher un bon je l'ai eu pour un quart du prix et ils ne sont pas assez con pour se faire rembourser un poison qu'ils ont distribué par erreur. J'ai même retrouvé 200 buvards de 1p-LSD, comme du LSD 25, mais moins stressant et plus court, 200 cartons que je n'avais pas commandés donc pas payés alors qu'il y en avait pour cher et qui s'éventeraient s'ils n'étaient pas consommés, ma dernière prise pour finir le lot fut de prendre 26 fois une dose en un coup, c'était rigolo, on ne m'a jamais rien réclamé.
J'ai atteint l'éveil et eu conscience de tout sous mescaline synthétique.
Je m'arrête là, mais vous avez un peu compris l'étendue de ce que j'ai pu légalement acheter sur internet avec ma carte bleue sous prétexte de faire avancer la science, à ne surtout pas consommer, tête de mort sur l'étiquette. Il valait mieux payer la taxe de risque, environ 20 euros pour un second envoi si le colis se perdait, mais surtout pour être sûr qu'ils l'envoient. C'était un avant-gout de la légalisation, de propres produits conformes, bien que certains fournisseurs, moins précautionneux, faisaient des erreurs, il y en avait même eu des graves, mais j'ai vécu l'âge d'or du marché gris, pas peur des flics ni des frontières, tu peux consommer dans la rue, c'est aux flics de prouver que c'est interdit et ça ne l'était pas.
Et les États Européens, dons la France, fermaient les yeux et interdisaient peu à peu les molécules qui se vendaient bien part-ce que ce qui fait peur aux élus, c'est le plaisir, notamment quand il n'est pas addictif (la mescaline de synthèse et ses dérivés ont été largement testés et ne sont pas dangereux, le risque de bad trip est bien en dessous de celui du LSD qui ne fait de mal qu'à ceux qui sans guide se sont crus superman ou quand avec un stress intense, on se voit déclarer brutalement une pathologie sous-jacente, petit à petit, ils ont dû remplacer des molécules par d'autres moins sympas, mais pas encore interdites). Le A-PHP ainsi qu'un bon pourcentage de molécules furent interdits en Hollande, le pays fournisseur. Il y a deux ans, ce qui m'a permis d'arrêter le A-PHP. Bien après la mescaline synthétique ou le dmt qui ne sont pas addictifs et donnent du plaisir aux consommateurs éclairés, à tel point que ça se voyait, ils vendent encore la marchandise du gramme au kilo sur mon site fournisseur (ne cherchez pas, il n'y a pas d'indice) qui fourni des drogues illégales à des grossistes de façon internationale maintenant que des lois dont je n'ai pas réussi à avoir de trace ont enfin démantelé tout ce trafic légal, ceux qui m'ont vendu la pire drogue que j'ai connu ont payé leurs impôts et nourrissent leur famille avec l'argent que je galère à envoyer, car je suis en rade à chaque fois entre deux livraisons, je décroche caque semaine en espérant la fin.
Il faut savoir que c'était tellement légal que la douane ouvrait et me rendait les colis, une fois scotché, je fumais où je voulais, le produit n'était pas interdit donc fini la parano.
Et je pense que c'est en janvier qu'une loi a dû passer, tous les sites de vente en ligne n'ont plus voulu poster que 3 ou 4 analogues du LSD fadasse. Le seul site qui envoie encore, c'est celui par lequel je suis passé et même si c'était un site de confiance, la fermeture des frontières l'a rendu moins fiable, bref, j'espère arrêter avant qu'il ne ferme, mais il fermera pour la France, c'est sûr. Je ne regrette pas ce que j'ai vécu, j'ai fait comme j'ai pu, mais je ne le conseillerai à personne. En tout cas dans le film, pour Renton, ce fut bien le dernier shoot, j'aimerais moi aussi voir une belle fin de cette histoire, moi aussi ne pas y revenir. Voilà, j'ai fini, ces quelques mots m'ont pris du temps à mettre en forme en espérant être lu un minimum et c'est avec le temps qui file que les dix grammes ne sont qu'un souvenir, si je tiens jusqu'à lundi, ça serait bien et si je ne suis pas en clinique, je ne connais rien pour aider à moins subir, c'est la seule drogue que j'aie prise dont je n'ai pas trouvé d'antidote en tout cas quand je suis seul, c'est moi qui m'y suis mis et j'assume, soyons optimiste pour la dernière fois.