Mon eden

floo

Je t'ai connu donnant vie à mon âme naissante,

Dans laquelle tu as pu à y semer un jardin

d'hortencias fabuleux, d'orchidées enivrantes

Embaumant mon esprit jusqu'au petit matin.


Moi, je l'ai arpenté de ma démarche timide,

N'osant pas y toucher de peur qu'il disparaisse,

Bien caché, l'observant par deçà mon égide

Résistant de mon mieux à ses subtiles caresses.


Enfin, je m'y suis abandonné,

Je l'embrassait, convaincu d'un bonheur éternel

Je m'y suis affairé à construire ma chapelle,

Siège d'une liesse qui ne devait cesser.


J'y ai voué mon cœur, j'y ai voué mon âme

Ne me souciant plus guère des intempéries

Je n'ai pas su voir poindre le drame

Quand les fleurs se sont lassées de moi, de ma vie.


Le jardin est parti, tout au moins, je le souhaite

Vers des cieux plus cléments ou il s'épanoui

Loin d'un homme amoureux, s'improvisant poète

Qui ressasse sans cesse et parfois se maudit.


Je ne suis pas jardinier, je n'ai pas la main verte

Mais je garde quand même précieusement

Le bourgeon d'une fleur qui ne s'est pas ouverte

Et qui n'éclora plus, même avec le temps...

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