Mon histoire

lhauboit

Oyé! Oyé! Gentes Dames et Bonnes Gens !!! 

Moi, Sieur l'Hauboit, comte de l’irrévérencieux royaume de l'absurde, accompagné de ses fidèles parmi les fidèles, j'ai susnommé Paul Auchon et sa servante Laure Heyer, désire vous narrer ici même l'histoire de ma vie passée, futur et avenir...oh! Moults pardons!...future à venir.

Je naquis, par hasard, et par surprise, ma chère et tendre mère s'attendant à tout, sauf à cela. A ma vue, cette pauvre femme, pour toute ingénue qu'elle fut, compris enfin le vrai sens de la vie. Du mieux qu'elle put, elle m'éduqua, m'inculquant les valeurs chevaleresques, ce que son brigand de mari avait omis de faire, trop occupé à courir après ses servantes et à courtiser les dames de plus haut rang. Cela ne lui porta point bonheur, car en l'an de Grâce 1032, au petit matin, il rendit l'âme, victime de la syphilis, maladie non point honteuse, mais hautement toxique. De ma plus tendre enfance, je n'ai que quelques bribes de souvenirs, les vagissements de mes frères et sœurs résonnant encore à mes tympans. Tout ce vacarme n'étant point propice à mon enrichissement personnel, j'enfourchais mon fier étalon, qui partit d'un galop dégingandé «sur la route de Louviers». Là, un cantonnier, fier de son état, cassait des tas de cailloux, et remettait en état une chaussée quelque peu délabrée, par le passage effréné de la maréchaussée, qui accompagné d'un cordonnier, veillait à la bonne marche de la troupe. Après bon nombre de lieues parcourues à vive allure, j'arrivais enfin à la capitale, où le monarque régnant, me fit l'offrande d'un esclave sud-saharien, le bien-nommé Ali Ghator. De cet être, pauvre hère, d'une autre ère, je ne saurais que dire. Il était doté d'une mâchoire hors pair, lui permettant d'ingurgiter grandes et colossales quantités de chair, et comme son appétit était égal à ses mandibules,je vous laisse imaginer les repas pantagruéliques que pouvait s'offrir ce dernier. Toujours est-il que cet indigent famélique au regard reptilien se mit à mon service, me suivant , tel mon ombre, toujours aux petits soins et prêt à en découdre, en cas de nécessité.Laure Heyer et Paul Auchon s'occupaient,quand à eux de ma couche, et partagait chaque nuitée, mon sommeil. Avec ma petite troupe, nous en vînmes à parcourir immenses distances, par monts et par vaux, avec un guide nommé «Michelin» recruté dans un petit village reculé du sud de notre royaume de Gaule, bourg répondant au doux nom de: «au petit bonheur la chance ». Nous continuâmes ainsi, pendant de nombreuses lunes, et ma troupe s’agrandissait à vue d’œil...de l'ami «Tié» à l'ami «Strall»,du beau «Jolais» à la belle «Phégore» nous fûmes bientôt mille et cent, voire même plus. Et c'est par le plus grand des hasards, dans une de ces tavernes sordides, du fin-fond de la Bourgogne, que je la rencontrais. Dès que nos regards se croisèrent, je sus qu'elle serait mienne....mais cela est une autre histoire, que je compte bien vous conter plus tard, mes Seigneurs et Seigneuries, car à trop parler, nul n'est tenu, et si vous désirez connaître la suite de ma vie, il vous faudra attendre que j'ai bien bu et que je sois repu..................Sieur l'Hauboit du Mont Saint Michel de la Vilardière

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