Mon Obsession
mandou
Quand je t'ai parlé pour la première fois, je ne pensais pas que tu allais devenir une véritable idée fixe pour moi. En quelques mois tu m'as rendu totalement accro à toi. Je ne pouvais plus me passer de ta voix, de tes mots, de tes blagues stupides. Je ne pouvais plus me passer de toi. On a fait des tonnes de projets, on avait des tonnes d'idées pour cet été. Pour rire. J'ai fini par mélanger le rire, le faux, de la réalité. J'étais totalement perdu dans mes sentiments, dans mes émotions. Je pensais souvent à toi, à ton regard, à ta voix, à tes yeux...Amoureuse ? Non... mais c'était tellement proche. Ce mélange d'amour, d'amitié, d'attraction, cette part de mystère et d'inconnu. Tu étais entré dans mon monde seulement quelque mois auparavant et voilà que je ne pouvais plus me passer de toi. Tu étais mon monde, tu étais ma vie, tu étais mon sourire, tu étais moi. Et puis la vie s'en est mêlée. On était bien tous les deux, tu ne trouve pas ? On était heureux perdu dans nos fantasmes de réalité. A croire que quand tout va bien il faut toujours qu'elle s'en mêle celle là. Tu es mort dans un accident de voiture le jour de tes 18 ans. Mort. Mon dieu comme je hais ce mot Mort ... ca ne veut rien dire, et pourtant je vous assure que ca vous tue ! Ca vous coupe le souffle et toutes envies de vivre. A partir de ce moment précis, tu es devenu mon cauchemar... Toi, qui me faisais rire, sourire et rêver tu es devenu une obsession nocturne, un spectre, un tourment. Je n'ai pas assisté à l'accident, ni à ton enterrement, ni à rien, mais pourtant chaque nuit je revis ses scènes, et je suis là spectatrice impuissante de ta propre fin. Je suis là, il me suffit d'un geste pour te sauver, d'un cri peut-être, et non, je reste de glace, sans pouvoir bouger à regarder la voiture s'encastrer dans le poteau, à te voir battre des cils surpris, a voir ton sang couler, annonciateur de toutes les larmes qui couleront bientôt pour toi. Je vois les secouristes essayer de te réanimer ...en vain... Je te vois ouvrir une dernière fois les yeux sur la vie, et les fermer à jamais. Je me revois débuter ma journée normalement, heureuse avec un sourire aux lèvres puisque tu es là je suis heureuse. Si je savais ... Jusqu'à ce sms... Je me revois m'effondrer de surprise, d'incompréhension puis de douleur, je revois les pires heures jamais vécues, prostrée dans le noir à pleurer, pleurer, refuser de manger, de sortir, relire tout ce qui me restait de toi, et me faire mal encore et encore en repensant à toi. Les joues et les yeux douloureux à force de pleurer. Pleurer... c'est la seule chose qui me maintenait, c'était la seule chose qu'il me restait après toi. Je me suis interdit de sourire, tu étais la clé de mon sourire, interdite de vivre. Chaque nuit ton visage revient me hanter, suivi de ses scènes de douleurs extrêmes. J'ai désormais presque peur de m'endormir, j'ai peur de la nuit, tu es devenu ma bête noire. Toi qui me rendais heureuse, toi qui illuminais ma vie par n'importe quelle ânerie. Je crois que je m'en veux ... Je m'en veux de ne jamais t'avoir avoué tout ce que je ressentais pour toi ! Maintenant c'est trop tard, je ne pourrais jamais te dire, ce que tu étais pour moi, combien tu m'apportais et à quel point tu me rendais heureuse. Je m'en veux, parce que moi aussi j'ai eu 18 ans, et que moi je ne suis pas morte ! Je m'en veux de vivre, et de continuer à vivre sans toi ! Ces mauvais rêves me rongent et me font mal, mais peu à peu je m'habitue à eux, et je sais qu'au moins grâce à eux, je ne t'oublierais jamais.