Mon Zèbre - Petit traité de la Douance III

sadnezz

Posté le: 10 Déc 2018 13:35 Sujet du message:   

"Et je m'en vais au vent mauvais 
Qui m'emporte loin par delà 
Les cimes, les voies, feuille morte." *

Compagnon étendait ses racines, effritant grignotant rongeant le meilleur de lui même. La patience et la pondération, d'affreux "Pardon" blêmes , d'affreuses migraines au front. De sa lame tranchante et affûtée, rompait les liens fragiles, les uns après les autres, délivrant le poumon d'un long cri muet. Douloureux. Dans le trafic aérien dense qui composait la stratosphère Aconitienne, circuits s'étaient fait soudain plus courts. Incerfa avait accouché. Les introspections, les hésitations, les flagellations avaient enflé l'abcès. C'est fragile, une âme de Zèbre. C'est mouvant, c'est latent, c'est l'enfer. Balises de détresses lancées, le temps semblait s'être figé à ses grèves désagrégées. Un gant sur une branche. Un verre de vin chaud que l'on a pas terminé. Les signes étaient tous là. Une énième personne revenue du passé. Il était hélas le seul à savoir les interpréter. 

Décembre était meurtrier, étendant un à un alignés sous les yeux anadyomènes ses victimes. Nicolas sentait dans ses moments de joies, la pointe insidieuse et ophidienne des rétentions compagnonnes. Sous le sourire courtois, le sillon des capricornes. Vrillettes, charançons ; mérules. Tous à l'assaut d'une écorce que l'hiver dédoublait déjà. Friable. Entaillée. A vif. Il avait quitté la taverne sans dire un mot. Le menton droit, le regard vide, glacé de pluies diluviennes imaginaires. Plaies s'ouvraient en boutons sur l'étendue silencieuse et multialvéolée des sensibilités Faustiennes. Cette fille, Ophélie Métivier, l'avait connu lors de la conquête avortée de la Normandie. Au fil des yeux plissés, des 'Je me souviens de vous", Inconnue avait ressuscité Lemerco. Taliesyn. Le Passé. Pointe au fer rouge avait réchauffé les vieilles plaies. Nicolas n'en aurait pas tant demandé. 

Kuanos; est-ce un Astéroide qui coule sur ta joue? 

Couros, avait ployé sous le spasme refoulé. Main au ventre désossé. Alerfa  déclenchée avait laissé sans dessus dessous la circulation méticuleusement établie et coordonnée des idées de Montort. Chaque fois que quelqu'un revenait de là bas, de cette masse trouble dont il ne parvenait pas vraiment à se désengluer, de Dol, de Retz, d'Hier, Nicolas perdait le contrôle. Artères sans dessus dessous. Coeur en vrac. Crac coursier. Il avait suffit d'une fine goutte d'eau, la dernière, pour déclencher la crue. Percer l'abcès. 

L'aconit : Jorgen. 
Gendry. : Oui ? 
L'aconit : C'est à moi qu'elle posait la question. Mais merci... 
L'aconit lève les yeux au ciel. ne comptait rien lui dire. ne la connait pas. Gendry. lève son majeur en sa direction. L'aconit inspire. 
L'aconit : Bien. Sur ce.

Mayday. S.o.s . Pan-Pan. La tour de contrôle s'était cassée la gueule. Il n'y avait plus personne à l'autre bout de la liaison. Detresfa. Quelqu'un m'entend? Déclic. Débloque. Zébrures brûlures deviennent éclairs. 


[Éclair éclair, tatoué sur la peau 
J'ai des éclairs, des passages à niveau 
Souvenir amer d'un amour menthe à l'eau 
J'ai des éclairs, des retours à zéro]**


Il a oublié son manteau. A marché dans la neige en ligne droite. Poings serrés. Gorge sèche. Angine blanche. L'on l'a vu longer les sentiers vides. Funambule. Quelqu'un a élagué son jardin. Une météorite s'est écrasée sur son terrain vague. Le code aérien grésille, le ciel se strie d'une implosion. Champignon atomique pousse, pousse, funeste. L'hiver, pelle à l'épaule est venu ramasser les morts. Alphonse? Où est Alphonse? Donnez-moi un verre de Bushmills. Mais vous n'aimez pas cela. Non, je n'aime pas cela. Laissez-moi. Fermez la porte. Fermez mes oreilles. Fermez mes veines, je sens refluer leur sang-lot. ça bouillonne. ça monte, ça monte, donnez-moi un seau. Orage. Ô désespoir. Oh.. Merde! 

ça éponge la bile en silence. ça n'ose pas poser de questions. Monseigneur est malade. Accompagnez-le au lit. Ver et compagnon sont redevenus chenilles, sillonnent côte à côte dans leur tunnel sous les couvertures. On est bien quand on s'ensevelit. Barrière à tout le reste. Dehors,ça peut bien s'refaire. Le Big Bang ne lui tirera aucun mouvement. Inerte, de bois, de guinguois, tordu, Zèbre rêve à d'autres steppes. Il a cassé tous les projets. 


[Éclair éclair, le regard assassin 
Système solaire pour une vie de Martien 
Éclair éclair, elle foudroie les yeux pleins 
D'une colère étrangère au divin ]** 


* Détourné de Paul Verlaine, chanson d'automne 

** Eclair éclair, BB Brunes. 

  • Bonjour et merci ! À vrai dire, ce sont des tranches de vie d'une longue histoire, celles où le personnage traverse les premières vraies épreuves de sa vie de façon très rapprochées . Deuil de l'amitié, empoisonnement de l'être aimé puis deuil de sa vie religieuse ensuite. Il est donc naturel que cela vous paraisse décousu, c'est du rôle play et entre chaque post, des choses s'articulent qui ne sont pas retranscrites ici :)

    · Il y a presque 5 ans ·
    Img 20140813 145037

    sadnezz

  • J’ai beaucoup aimé les deux premiers. J’ai du mal à comprendre celui-ci. Mais continuez, c’est vraiment bien !

    · Il y a presque 5 ans ·
    S l300

    colonelle

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