Monde Blessé

sirhaian

Je ne reconnais plus ce grand monde blessé...
Toutes ces sombres âmes qui défilent seules...
Tous ces hauts buildings humains de verre et d'acier...
Est-ce le mien? Ils sont tous morts nos beaux filleuls...

Le petit Gavroche n'est plus. Hugo non plus.
Notre Dame est aveugle et disparait.
Les barricades, elles aussi, ne tiennent plus.
Des vitraux ne filtrent plus les sublimes rais.

Où est passé l'Espoir? Où est passé l'Honneur?
Ils acceptent tout et se laissent dominer.
Il ne reste du Temps passé que les heures,
Celles où, épris, nous ravagions, déterminés.

Ces belles heures ne sonnent plus désormais
Que comme le tourniquet des pestiférés.
Rien ne se passe sur les places, sur les quais.
Ils ont peur de quitter leur confort, prisonniers.

Tout leur a été méthodiquement soustrait:
Libre-Arbitre et Volonté de vivre,
Espoir et vision d'avenir. Je regardais:
Ils sont déjà tous perdus, mais surtout ivres.

Ivres de leur objectif soi-disant atteint,
Ils continuent à boire les rivières salées
Que donnent leurs maîtres à l'âme éteinte:
Ils sont heureux d'être asservis sous l'épée.

Ils préfèrent vivre en esclaves soumis
Plutôt que de se battre pour vivre enfin.
Je me bats et refuse des riches les mies,
Car déjà sonne le carillon de la fin!

Signaler ce texte