Monde de Poésie

Soda Pop

Il n'y a rien de plus triste et de plus maussade que certaines contrées. On a beau nous vanter des beautés arides ou boisées et des grâces sauvages, parfois rien n'appelle notre admiration.

Soit que les parties du pays qu'on découvre soient particulièrement laides, soit qu'un pays absolument plat nous soit naturellement antipathique. Certaines régions traversées, à toutes les heures du jour et de la nuit, et dans toutes les saisons de l'année, m'ont toujours paru mortellement maussade et vulgaire. La végétation sauvage y était aussi pauvre que les produits de la culture. Parfois les bois de pins qui commençaient à s'élever étaient trop jeunes pour avoir du caractère. C'étaient des flaques de vert criard sur un sol incolore. Terre pâle, bruyères, buissons et écorces des arbres rabougris. Malheureux et vaste pays qui se dessèche, insalubre, dans une sorte de marasme moral de l'homme et de la nature, excepté l'horizon et le ciel sans limite de beauté vivante. 

Mais les poètes et les peintres se moquent de cela en général, et triomphent dans cette désolation, qui, en de certaines contrées, leur fournit des tableaux et des solitudes enchantées. J'avoue qu'il est des solitudes si belles qu'il faut se rappeler la misère de ceux qui y végètent et qui pourraient y vivre, pour souhaiter que la civilisation et la culture viennent en détruire une si belle poésie. 

Les poètes et les peintres voient assez bien. Quand la nature leur parle, là où ils ne voient que de la couleur et de la beauté extérieure, il y a quelque chose de plus, il y a de la fécondité et de la vie au sein de la terre. Cette fécondité se révèle par des plantes parasites, par un luxe inutile, comme une nature au sein de l'humanité se révélant par des erreurs lorsqu'elle est privée de direction. La fougère et le chardon en sont les plus beaux poèmes…

La plus belle des ruses de cette poésie est donc de nous persuader qu'elle n'existe pas.


  • Si, le poète voit bien la misère dans la boue. Cette boue qui détruit tout paysage. Evidemment, égoïstement, on se retourne vers nos contrées boisées et vertes, vers nos ciels de feu qui sont trop torrides pour certains.
    Moi qui suis juste un peu poète, si cela vous intéresse vous pouvez lire quelques uns de mes écrits :
    L'envers du décor : Madagascar - Clandestin -Les voiles bleus - Tsunami - Métissou. - Sur le périf (l'indifférence) -

    · Il y a presque 9 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • Comme promis lors d'une précédente réponse je compte bien chasser mes pataugas de mes durillons et venir gambader dans votre atelier aux mots ! Je retrouve mes textes, les poste, et rapplique... promis !

      · Il y a presque 9 ans ·
      12870750 lettre de brulure faite dans le graphisme 3d

      Soda Pop

    • Prenez votre temps ! et ce n'est pas obligé de tout lire, faut faire un tri !

      · Il y a presque 9 ans ·
      Louve blanche

      Louve

Signaler ce texte