Monde imaginaire

Quelque chose me saisit indistinctement, mais ça chemine dans mon esprit. Une petite idée germe. Et puis pousse. Elle t'envahit. Y'a rien de plus véloce que les idées, point de vue croissance. Eclosion instantanée. Et pas moyen de les élaguer. Elles se développent, enflent, prennent toute la place… Et là, un sacré bouillonnement s'opère dans ta pensarde. Le gros tumulte des cellules, la matière grise portée à ébullition, un déferlement de pensée, une cataracte d'images… Quel chiendent !

Et ouais, le monde il faut l'inventer soi-même, sinon, en fin de compte, il est partout pareil. Joie ou tristesse. Le dépaysement, c'est dans notre tronche les amis, seulement dans notre foutue tronche d'assoiffée d'exotisme.

C'est en vertu d'une naïve soif de conquête que tant d'abrutis notoires équipent leur Range Rover métallisé de grilles pare-buffle, de roues de secours extérieures, de pelles et de pioches rangées contre la carrosserie comme des fourchettes à gâteau dans leur mallette, car certaines destinations stimulent toujours l'imagination. Se rendre à Oboulaba implique immédiatement dans l'esprit du connard moyen une hardiesse qui le fait frissonner...

L'homme n'a pas encore compris que la véritable aventure, ce sont ses gosses et son boulot, et qu'elle peut être très belle !