Monologues tempor(é)els

yaourtvert

texte 2

" J'ai couru, je cours, et je cours encore. Je tente de rattraper le temps où ils étaient là, tous, mes anciens amants, tous ces hommes de ma vie. Je suis pourtant jeune, mais je ne manque pas de nostalgie. C'est une maladie de vieux ça, la nostalgie ! Je cavale après ce temps qui, ironie de la chose, m'a tant fait souffrir... Je ne comprends pas. Ils étaient bien là, avant, mais ils ne le sont plus. Ils sont tous partis.
Je me souviens de chacun d'eux dans le moindre détail. Je les ai tous aimés. Elle vient peut-être de là, ma nostalgie. Elle vient peut-être de leurs mains, toutes parfaite, elle vient peut-être de leu bouche toutes si douces, ou alors vient-elle de leur queue ? Je les ai tous aimés... Les hommes de ma vie... Et ils étaient tous différents. Flo était artiste, c'est ce qui m'a plu,... Louis était stable, c'est ce qui m'a retenue... Antoine était Antoine... et Juan... Juan... Juan était colombien. Je les ai tous aimé mais certains plus que d'autres. Il y en a un que j'ai choisi, et c'est ce qui m'a fait le moins souffrir, c'est le seul qui m'a aimée. Les trois autres me sont tombés dessus alors que je ne m'y attendais pas. Au détour d'une rue, dans un bar, ou derrière un écran. Mes plus belles passions sont nées du hasard.
Je les ai tous aimés, les hommes de ma vie mais un seul m'a aimé en retour. Et c'est celui que j'avais choisi.
Une réelle passion ne peut-elle naitre que du hasard ? "

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