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Sandra Laguilliez

La mort ce n'est pas ce que l'on croit : la mort est douce mais ce n'est pas une délivrance, au contraire, c'est une prison.

Tu étais si douce avec moi. Je t'aimais et te méprisais, tu m'emprisonnais, en toi, tu ne m'as pas sorti de la dépression qui coulait en moi comme l'encre sur le papier, au contraire, tu m'y enfonçais. Je n'avais plus envie de rien ( c'est ça la passion). Je ne voulais que toi, rien d'autre que toi, et je m'évadais dans la plus sombre des solitudes, te regardant exister loin de moi.

J'aurais voulu t'oublier mais c'était impossible...J'avais dix huit ans et de multiples dépressions derrière moi. Je n'avais jamais crut qu'elle reviendrait, comme ça, pas après le bonheur. Tu étais la lumière qui me sauver, enfin, je le croyais, mais c'était une erreur, tu n'as jamais fait que me guider vers les ténèbres, de mon propre enfer.

Mourir m'étais impossible, la vie me laissais insensible. J'avais mal de ton amour, il me faisais peur et rire. J'ai perdu toute confiance, en moi, à huit ans. Mon avenir c'est évanoui à quinze ans et ma vie à prit fin à dix-sept ans. A dix-huit ans, je n'avais et n'étais plus rien, me reconstruire n'aurais rien changé. Pleurer m'aurait soulé mais je n'avais plus de larmes.

Les yeux ouverts, je ne te voyais pas. Les yeux fermaient, je ne voyais que toi. Pourquoi ? Donnez moi la délivrance ! Hurlais-je, alors dans le plus clair silence.

Aimer ne sert à rien lorsque l'on touche le fond. La mort était une prison dorée, que je voulais fréquente. L'alcool n'aurait rien changé.

Je voulais ton amour, je voulais que tu me vois, que tu m'embrasses. Je le disais sans le penser car l'amour ne sauve de rien. Aujourd'hui, je te le dis, crucifie moi, pour mon avenir.

Les faux espoirs, je m'en suis bercée des ans durant. Les morts chantent pour les vivants, mon cœur jouer les plus belles symphonies, les plus obscurs mélodies, pour toi. Comme tu es loin de moi. Aurais-tu pu m'aimer, sale et déprimé ? Donner le change ne servais à rien, j'étais condamné à supporter mon malheur.

Je rêvais de mots d'amour, de tristesse partager, d'enfance retrouvée. Je n'ai jamais voulu grandir, j'avais dix-huit ans et ma vie entière, je l'avais gâché. J'aurais aimé être Peter Pan quitter mes réalités ouvrir les grilles du monde imaginaire. Et je ne veux plus grandir...

Moi, je veux rester tel que je suis, même dépressive, je veux avoir quinze ans à tout jamais, à l'âge ou j'ai découvert mon héroïne préférée. Elle aussi, je l'ai aimé et elle aussi m'a fait disparaître, pour mon propre bonheur.

Tu vois, la vie m'a projeté dans la mort avant que je ne sache vivre. J'ai perdu mes espérances et mon adolescence. Je te voulais pour une belle histoire parce que je le méritais aussi le bonheur, autant qu'un autre, mais je voulais être heureux pour ne pas oublier que j'ai peur dans mon cœur.

Tout ce que je voulais c'était un peu de ton amour, mais tout ce que je vouais dans tes yeux, c'était de l'indifférence. Je pleurais sur mon sort parce que je suis égoïste par nature, mais après de longues dépressions qui n'a pas de envie d'être heureux? Qui n'a pas envie d'être aimé? Je ne dis pas cela pour toi mais je me suicide mentalement un peu plus chaque jours. Viens me voir et dis moi que tu m'aimes ou alors achève moi.

La grande question est de savoir si ton amour me rendra heureux de vivre. Sincèrement, je ne pense pas. Ma nature c'est de souffrir, d'être mon propre cancer. Je suis loin d'être facile à vivre, j'aime mon état car c'est le seul que je n'ai jamais connu. J'imagine toujours le pire car le meilleur est éphémère.

N'oublie pas quand, la lune sera à son sommet que, moi, je t'aimais.

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