Mortus 2

franekbalboa

Les deux hommes se regardaient. Face à face interminable avant que le Grand Alexandre descendit de sa monture. Il avait un sourire dément sur le visage, sensiblement le même que celui de son adversaire d'ailleurs. Ils arrivèrent face à face, et se saluèrent, toujours souriants. Leur visage avait quelque chose de magnifique et de terrifiant à la fois. Le regard de Franek était lourd et perçant.

Dévisageant avec intensité celui qui serait son adversaire du jour. Malgré sa chair putréfiée et quelques lambeaux de peau qui tombaient, le dirigeant macédonien n'avait rien perdu du charisme qui devait être le sien.

Il était même étonnant que les deux rayonnaient tant il semblait supérieur par sa musculature puissante, témoin des nombreux combats menés au cours de sa trop courte vie, un visage rude, une mâchoire puissante, alors que Franek était ce gars pas très grand un peu rondouillard, mais rien ne semblait pouvoir annihiler la puissance du rayonnement de ces deux là. Ils reculèrent d'un pas et Alexandre se mit en garde. Son sourire disparut.

Franek attendit tranquillement, l'épée rangée dans son fourreau avec le même sourire dément. Tout se déroula en un éclair, le chef des Mortus fondit sur Franek qui para avec... Son fourreau! Les autres furent stupéfaits, il n'avait même pas sorti son arme. Alexandre lui-même sembla surpris et attaqua sans relâche son adversaire. La puissance des coups était terrible.

On sentait les ondes de chocs alors que Franek paraît et esquivait, en lançant parfois une attaque, toujours le même sourire greffé sur son visage. Après quelques minutes Alexandre recula. Il semblait essoufflé et cria quelque chose, la cavalerie derrière lui se mit alors à charger. Franek cria à son groupe de foncer, et le combat féroce s'engagea. Ce fut étouffant autour d'eux mais rien ne se mit entre Alexandre et Franek.

Après quelques instants, le jeune garçon qui semblait réfléchir perdit son sourire. Il lâcha simplement une phrase en soupirant:

"Je suis réellement déçu. Je croyais que tu étais fort..."

Et alors que son visage exprimait désormais une volonté farouche, il fonça sur Alexandre. Ce qui se passa était incroyable. Le garçon attaquait tantôt avec son fourreau, tantôt avec l'épée elle-même. Les mouvements étaient si rapides que le Mortus était condamné à subir et à attendre une ouverture qui n'arrivait pas. On eût l'impression d'une tornade de coups.

Là où le jeune garçon n'avait rien subi, le vieux combattant prenait énormément de coups et n'arrivait pas à tenir, la puissance était trop grande. Petit à petit, il fut défait, mais ne se démonta pas pour autant. Il s'agenouilla devant Franek, et regarda le jeune garçon dans les yeux.

Franek regarda l'immense mare de sang autour d'eux, ses compagnons qui battaient dans une cacophonie grandissante ceux d'Alexandre. Puis son regard revint sur leur chef, à qui il prit l'épée, il l'analysa, et déclara :

"Belle épée... Tu étais simplement trop faible."

Alexandre sourit tristement. Et Franek le renvoya au royaume des morts, d'un coup surpuissant qui décapita le macédonien. Sa tête tomba dans un bruit sourd, et Franek se mit à genoux pour prier son adversaire en silence, alors qu'autour, tout s'arrêtait et tous faisaient de même. Cependant, la partie ne faisait que commencer, et les Mortus étaient encore nombreux.

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