Municipales, quel régal

Jean Claude Blanc

on va voter dans nos villages, loin des ors du pouvoir; on juge sur la tronche, pas sur le génie, nos communes vont disparaitre

                       Municipales, quel régal

 

Le philosophe sur son rocher

De méditer, est circonspect

La fourmilière société

Soudain s'agite, à point nommé

 

Pas attiré par les partis

Mais se régale des partis pris

Dans le pays, c'est le grand cri

Ça trafique dur, dans les villages

Municipales, bavardages

 

C'est une sorte de bric-à-brac

On présente même les foutraques

C'est par l'estime, qu'on est jugé

Les plus calés sont recalés

 

Ainsi parlait « Zarafouchtra »

Plein de sagesse et de génie

Nul n'est prophète en son pays

Des trop instruits, on n'en veut pas

 

Y'a pas besoin de la télé

C'est du théâtre, pour de vrai

On se plaint d'être arriérés

Le résultat, on l'a cherché

 

Prendre la tangente, que ça à faire

On a perdu tous nos repères

La connerie, n'a pas de frontières

Il n'y a plus de missionnaires

Que des pauvres types, qui veulent plaire

 

Faut être maso ou narcissique

Pour faire sa petite république

Faible en science, maigre pitance

On agglomère tous les genres

 

Il m'intéresse, l'autre philosophe

Car grâce à lui, l'honneur est sauf

On se contente d'observer

Se déchirer les enragés

 

Guerre des clochers, perpétuée

Dans les coins, les plus reculés

Pendant ce temps, se fendent la poire

Nos gouvernants, plus belle leur gloire

 

 

 

Ce sera toujours la même histoire

Car se querellent, pour le trône

Les roitelets, qu'ont pas de pouvoir

Mais d'être maire, habille son homme

 

De ce discours, passionnant

J'en ai tiré, sages pensées

Mieux vaut être intelligent

Battre en retraite, devant les niais

 

Y'aura toujours des pamphlétaires

De nobles âmes, visionnaires

Mais difficiles à faire taire

Même si on leur promet l'enfer

 

Mais on n'arrête pas le progrès

Le temps se gâte, pour les railleurs

Les lâches complotent en secret

Lettres anonymes, faux électeurs

 

Ainsi, on a ce qu'on mérite

Moi, ma plus belle réussite

C'est d'être conscient, qu'en vérité

Les élections, sont du ciné

 

Dans les bourgades, points sur la carte

Pas question de promettre la lune

Budget ruiné, si on s'écarte

Pour à la fin, rester dans l'urne

 

Un drôle d'artiste, ce vieux penseur

Ce serait presque, mon âme sœur

A mon service, ce confesseur

Me tords de rire, tellement moqueur

 

Municipales, débat lancé

Discrètement, à la veillée

On se réunit pour parloter

Qui sera maire, adjoint premier

 

N'est pas question de politique

Tripatouillages, bien comiques

Des opinions, personne n'en a

Se faire élire, c'est déjà ça

 

Tout en causant, on se rend compte

Qu'on est parents, mais éloignés

La gauche, la droite, réconciliées

Des conseilleurs, pour pas un rond

 

 

On appelle ça citoyenneté

Mais le terme est bien dévoyé

Réalité, on est soumis

Aux arguments des culs bénis

Qui prennent soin de leurs brebis

 

On va voter, après la messe

Croyant encore, aux vaines promesses

Représentants, de la patrie

Même s'en targuent, les abrutis

 

Sacré Platon, tu m'as appris

Faut faire preuve de diplomatie

Préfère Socrate, pour ses discours

Aux cornichons, pas faire la cour

 

La politique, est un sujet

Qu'on ne doit jamais aborder

Chacun pour soi, garde ses idées

De faux faire semblants, faut se baiser

 

Les ânes bâtés sont attelés

Même s‘ils s'aiment pas, tirent la charrette

En attendant, ça de gagné

Pour à leur tour, faire des conquêtes

 

Intarissable, le bonhomme

Je suis séduit, qu'il me sermonne

Ressemble tellement, à aujourd'hui

A nos élus, modèles réduits

 

Au mois de mai, européennes

Comme toujours l'arlésienne

Ne va pas faire des merveilles

Pour nous faire chier, siège à Bruxelles

 

Proportionnelle, sera cruelle

On va compter les bulletins blancs

Rigolent d'avance, les extrêmes

Vont profiter, des négligents

 

Ne sentent pas colère monter

Les tenanciers, de France profonde

Municipales, c'est la fronde

Mais pour l'Europe, pas concernés

 

Le philosophe, au coin du feu

N'a que sa pipe, à qui parler

Est inspiré, le bien heureux

De regarder, les trains passer

Par candidats, interposés                      JC Blanc       février 2014

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