MUS-iqu-E

lna-val

Lors de la sortie de Origin Of Symmetry en 2001, Muse n'a pas encore la renommée qu'on lui connaît aujourd'hui, et de toute évidence, n'a pas l'intention de faire parler de lui autrement que par sa musique. On s'interroge sur la pochette, mystérieuse, qui ne révèle aucune photo du groupe. Elle représente ce qui semble être un désert, une planète méconnue et jusque là indemne de toute civilisation. Des antennes futuristes à deux dents sont plantées de manière éparse et leur ombre se projette à même le sol blanchi et vierge de toute trace. Une couleur ocre tamise le ciel et lui donne un caractère minéral. On sent presque l'odeur asphyxiante du soufre.

En ouverture, New Born sonne comme une berceuse pour ensuite donner le ton avec un son déjà puissant. Puis, doucement, chaque instrument trouve sa place dans une alternance de douceur, avec des parenthèses de piano, et de moments plus bruts de décoffrage à grand renfort de guitare électrique, frisant le féroce, le bestial. La voix pittoresque de Matthew Bellamy prend des chemins de tonalités diverses, se fait douce, frôle délicieusement les aigus jusqu'à devenir transcendante sur Micro Cuts.

Le groupe ose même une reprise de Feeling good (chanson de Anthony Newley et Leslie Bricusse), dans les pas de grands artistes tels Nina Simone, et pour couronner le tout, redonne une seconde jeunesse à l'orgue, merveilleux de beauté dans Megalomania.

A ce moment là on est certain d'une chose, c'est que l'on vient de découvrir une nouvelle planète.

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