Muse

tibicine

Muse

Vêtue d’une longue robe qui dansait sur mon corps ;

Talons à grands étages, hissée en haut d’une tour,

Les mots désenchanteurs jaillissaient de mon cou

Pareil à la pluie d’or d’un Zeus jouant théorbe.

Erato esseulée ; née d’une nuit d’amour,

Je passais le borgnon sur mes hautes échasses

A croire que j’étais Muse ; aimée de tous ces bougres

Qui fantasmaient baveux, le haut de mes cuissardes.

Mon chant était sanglot quand tarissait le soir,

Au profit d’un jour frais ; oiseaux perchés aux branches.

Il révélait l’absence et nul bruit au manoir ;

Pas un pour accueillir, pas même un qui attend.

J’avais toutes les richesses : beauté, art et argent ;

Célébrité en laisse de toutes les gratitudes.

J’avais toutes les choses : d’Arménie, de Florence,

Mais un toi en demeure je n’avais la fortune.

Tibicine

Extrait Recueil A Fleur de Femme - TIBICINE - ISBN 9782812134739

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