my self

Sandra Laguilliez

Tu as oublié qui tu étais lorsque tu étais enfant. Tu ne te souviens plus des larmes sur ton visage, tu ne sens plus douleur qui t’envahissait chaque nuits et qui rendait fou de chagrin et qui te tenait éveiller jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de larmes en toi. Tu avais promis de toujours te souvenir de toi, de ta souffrance, tu avais juré que jamais tu ne mettrais de côté ton enfance douloureuse et que tu ferrais tout pour être heureux et ne plus avoir à souffrir.

            Mais tu as fini par oublier, par dire que c’était le passé et que l’on ne revient pas sur le passé, qu’il faut l’oublier. Pourtant tu devrais être confronté à cette douleur encore une fois, pour te rappeler que tu n’es pas un enfant heureux et que le bonheur il ne faut pas le gaspiller comme tu le fait.

            Tu aimes faire souffrir toutes ses filles que tu croises, tu aimes terroriser les enfants qui passent, tu te crois intouchable et inclassable, mais tu n’es rien d’autre qu’un petit abrutit qui fait comme si tout avait toujours était rose.

            Est-ce que tu ne pourrais pas parler avec ton enfance ? Ne pourrais-tu pas utiliser l’introspection pour te rappeler que tu n’es rien d’autre qu’un enfant battu, un homme brisé, que l’on t’a déchiré dans ce qu’il y a de plus terrible ? Tu n’as jamais connu ta mère, et ton père te battait, alors rappelle-t-en lorsque tu croises un pauvre regard terroriser. Ne dit pas à la télé que tu es l’homme le plus heureux du monde, ne dit pas que ton enfance à été brillante et que tout ce que tu touches s’est toujours transformé en or. Tu crois que c’est vrai alors que tu te voiles la face. Tu penses que c’est le mieux à faire, mais je te le dis, tu te fais plus de mal que nécessaire. Avoue la vérité dés maintenant et tu ne reproduiras pas les mêmes erreurs avec ton enfant.

            Tu le sais très bien, tu l’as lu, les enfants maltraités on tendance à reproduire les mêmes violences que leurs parents. Il faut que tu en parles et que te rappelles que tu as le cœur brisé et que tu n’es pas toi, mais un personnage qui fait semblant de croire au bonheur. Regarde en face tes problèmes, traites les avec violences et devient heureux, pour de vrai.

            Te rappelles-tu des cauchemars ? Te rappelles-tu de l’amour de ta vie ? Tu sais cette fille belle comme le jour, qui te faisais rêver, celle qui te disait qu’elle était là pour toi et qu’elle t’aimait, celle qui soigner tes blessures, celles qui embrasser chacun de tes chagrins et que tu as oubliés et laisser en plein désarroi, il y a treize ans déjà.

            Tu l’as revu de loin, il y a quelques jours, tu as senti sa colère et sa peine lorsque tu l’as regardé, elle a su que tu l’avais à peine reconnu, et ce garçon qui a courut te demander un autographe, tu lui as dit qu’il te ressemblait, sans savoir pourquoi.

            Tu es toujours seul, avec toi-même. Parfois, il t’arrive de repenser à ces filles que tu as promis d’aimer, mais que tu n’as jamais connu plus d’une nuit, mais il y a eu elle, que tu as aimé plus que ta vie. Tu as su la douleur de son cœur brisé, parce que tu as ressenti la même brûlure, et depuis tu ne peux plus aimer. Il n’y a qu’elle, et elle restera en toi, comme la douleur que tu tiens tellement à mettre de côté, à oublier. Mais tu te voiles la face, parce que l’on n’oublie jamais la douleur.

            La revoir t’a empli de douleur, tu aurais voulu hurler, comme toutes ses fans hystériques autour de toi, tu n’as plus rien dit depuis, tu t’es laissé guider par les gardes du corps qui t’ont tiré loin du petit garçon qui te ressemblait tellement, qui t’ont éloigné de la belle que tu as aimé plus que tout.

            Tu ne peux rien faire pour la retrouver. Tu ne sais rien de ce qu’elle est devenue. Tu aimerais la retrouver pour lui dire que tu l’aimes encore, que l’avoir revue t’as rendu tous ces souvenirs dont tu ne voulais plus, tu veux lui dire que tu ne plus vivre sans elle, que tu sais que le garçon est le tient, qu’il te ressemble, que tu l’aimes déjà, que tu veux vivre prés de lui, mais surtout prés d’elle. Tu sens que ta vie ne pourras pas continuer si tu n’es pas avec eux, alors qu’attendu-tu pour la retrouver ? Qu’attendu-tu pour trouver le bonheur ? Tu penses que rien ne peut être mieux que ce que tu as déjà, mais la gloire n’est rien face à l’amour et à la vie heureuse que tu es sur qu’elle t’offrira, avec votre enfant.

Maintenant que tu l’as retrouvé tu peux terminer cette conversation, avec ton enfance, tu as enfin trouvé la paix, et je peux retourner dans ta mémoire et être là pour les jours de pluie, et tu sauras alors que la vie finie toujours pas offrir un peu de bonheur, que le malheur arrive et repart lorsqu’il est temps pour lui de laisser place au bien être et à l’amour. Plus jamais tu ne regarderas de haut les enfants malheureux, parce que tu as fait la paix avec toi-même et que tu as enfin compris d’où te venez cette méprise et cette haine. De tes propres coups reçus, de ces mots qui t’ont fait si mal que tu as tout abandonner, du jour au lendemain pour la gloire et l’amour des milliers de fans que tu croises chaque semaines dans les rues ou sur les tapis rouges, tu as eu raison, tout le monde serait d’accord, mais aujourd’hui tu as retrouvé ce qui était le plus important et ta femme et ton fils sont bien plus heureux que jamais.

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