my time is gone

olivier-denis

Une idée de side project collaboratif

Rencontres, situations et événements jalonnent nos vies. Nous le savons et le constatons à chaque feed back perso. Déterminés par ce que nous sommes (ce « je suis » si mystérieux, si surprenant) et ce que nous espérons être du hasard (nous ne saurons jamais si cela existe vraiment), ces poins de passages s'avèrent parfois, souvent, des points de bascule. De remises en question en chocs émotionnels, de troubles psychologiques en troubles physiques, la vie nous marque, nous bouscule, nous bascule dans un autre regard, vers d'autres aspects de cette trajectoire vitale qui nous fait tant fantasmer. Combien sommes nous à avoir vécu un de ces points de bascule, de ceux qui nous ont fait dire « putain de vie ... » ? Combien sommes nous à nous être avouer, après un choc émotionnel tsunamique, que dorénavant notre vie ne sera plus jamais la même ? Combien sommes nous, après avoir vécu une situation aussi inédite que bouleversante, à avoir compris que notre temps au sommet, où l'on croyait être, de notre existence, était soudain franchi et que la descente s'amorçait ? Certes, ces épreuves nous rendent, parfois, plus fort(e). Mais est ce vrai ? Sommes nous vraiment plus fort ou plus prosaïquement avec une blessure supplémentaire qu'il nous faudra à présent gérer...en plus des précédentes ? La fin d'une activité à laquelle nous nous sommes passionnés, le départ d'un être cher, la mort d'un amour, une dégradation subite de notre santé, un trauma politique ou écologique, que sais je encore des raisons au cœur de notre contemporanité qui annihilent notre espoir, bouleversent notre croyance (il ne peux s'agir que de cela) en la beauté de la vie ? Ces trous dans le chemin où nous nous tordons douloureusement les chevilles de la sensibilité, nous forcent à chaque couinement de la vie à nous reconsidérer, à nous réinventer une forme d'existence différente. Souvent, nous en profitons pour nous focaliser à nouveau sur l'essentiel dont nous avons, apparemment, besoin ou envie. Nous réinjectons de la satisfaction pour dépasser la souffrance de la chute. Mais qu'en est il vraiment ? Si notre naturel optimisme conforte (et réconforte) notre processus vital meurtri, comment considérer cette part du chemin encore à parcourir et qui, nous le savons un peu plus à chaque accroc, recèle une dangerosité émotionnelle pouvant être fatale ? Toutes les classes sociales sont concernées par ce phénomène existentiel, pas un être n'y échappe, pas un age pas une culture n'en est exclue. Et si les époques apportent leurs différences événementielles, il est remarquable que pas une bribe de l'histoire de l'humanité fut épargnée par les points de bascule. C'est peut être ça, la malédiction de l'espèce dont parlent certains mystiques. C'est peut être ça, vivre. C'est peut être ça, vieillir. Recueillir des témoignages simples et anonymes, des explications avec les mots de chacun, mettrait sans doute en lumière (sociologique mais aussi philosophique) bien des différences factuelles mais permettrait aussi de marquer les similitudes entre ces chocs, leurs racines. Dans quel(s) but(s) ? Ils peuvent être multiples, comme mieux se comprendre, se soulager de dire, éclairer celui qui souffre, celui qui hésite. Pas très gai ? Non, pas gai du tout. Mais cette putain de vie n'est pas gaie tous les jours et faut bien avancer, continuer, retrouver l'énergie de vivre.


Une série de webdocs, articulés sur le son et la photo, pourrait dresser une galerie non exhaustives de ses points de bascule, qui un jour, ont durablement marqué notre vie et en luttant pour les dépasser, nous nous sommes dit « ma vie, je le sais, ne sera plus jamais pareille... »


Si vous cherchez un side project à mener de façon collaborative, par voie numérique, vous pouvez me laisser vos commentaires et/ou coordonnées pour envisager quelque chose sur ce thème. N'hésitez pas à me retrouver également sur les réseaux sociaux pour engager une discussion, à quelques personnes intéressées.


Photo de couverture : http://goo.gl/pRkrzY


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