n°4
Côme Gibert
Le reflet de son visage ressemblait à une belle aquarelle. Thomas sourit à la vue de ce beau tableau. Le mouvement de l'eau donnait à son sourir un air triste. Il prit un petit galet et fit de petit ricochets. Le caillou fit plouf quand il termina sa course. Thomas regardait dans l'eau. Ce fluide qu'il trouvait fascinant avait le don de toujour le faire questionner sur la vie. Il aimait voir les poissons nager à vau-l'eau. Il se trouvait dans une belle oasis caché par un épais feuillage, qui ne laissait que légèrement entrer le bruit venant de l'autre côté de ces grands buissons. C'était un autre monde. Thomas venait souvent ici. Il était écrivain, et cela l'aidait à réfléchir.
Une fois, alors qu'il était en pleine inspiration et que son stylo écrivait plus vite que ses pensées, une ondée se déversa sur ses épaules détruisant ses idées fabuleuses. Il était jeune, oui. Il avait que dix huit ans. Mais il travaillait déjà et c'était bien ce qu'il voulait. Il n'avait jamais aimé l'école. La seule chose que cela lui procurait c'était l'inspiration. Regarder ces enfants qui jouaient dans la cour lui permettait d'écrire sur leur naïveté, aussi grande que la distance Terre-Lune. Il n'avait jamais fait partie de ces enfants là. Il préférait largement jouer de son stylo que de taper dans un ballon, au grand désespoir de son père qui aurait voulu avoir une passion commune avec son fils. Il avait tout essayé mais n'avait reçu que les refus polis de celui-ci. Il l'avait même envoyé se faire examiner. Il disait que ce n'était pas normal qu'à cinq ans on lise des romans des plus grands écrivains. Mais rien n'avait été dit, même pas qu'il était surdoué, non rien.
A l'inverse, cela plaisait bien à sa mère, ça oui. Elle aimait toujours autant le voir en train de lire ou d'écrire au pied d'un arbre. Souvent, Thomas était dans ses pensées. Et quand il était dans ses pensés il fallait le laisser sinon il s'énervait. Il souriait tout le temps quand il écrivait. Il écrivait souvent sur la mer. Il aimait le réalisme mais aussi l'imaginaire. Il écoutait de la musique aussi. Mais c'était des sons de la nature, le reste il trouvait ça stupide. Il aimait le sons de la pluie sur les carreaux, le lourd bruit de l'orage et la musique de l'eau qui ruisselle. Il aimait la nature voilà tout. Les animaux qu'il observait pendant des heures dans la forêt près de chez lui, il les avait tous dessinés dans son cahier. Eh oui, il dessinait aussi ! Parfois il prenait même des photos mais ce n'était pas souvent parce qu'il n'aimait pas porter l'appareil toute la journée, ça le fatiguait. Il aimait les plantes autant qu'il aimait les animaux. Il aurait bien voulu voir de grandes mangroves mais chez lui il n'y en n'avait pas et ça le rendait triste. Quand il parlait de l'océan ses yeux étaient toujours spitant. Il parlait beaucoup des plantes aquatiques et des animaux marins. Il préférait l'eau à la terre, ça c'était sûr.
Il disait que l'eau c'était plus fantastique et que ça semblait moins réel. Il disait que le mouvement de la mer ressemblait à la respiration de la Terre. Mais ce qu'il aimait le plus dans l'océan c'était les abysses parce qu'on ne sait pas beaucoup de chose sur eux et que ça faisait travailler l'imagination. Lui, il l'avait gardée, son imagination. La même que les enfants. Et ça ne plaisait pas aux autres, non. Ils disaient qu'il était resté un enfant mais Thomas répondait qu'il fallait la garder, son âme d'enfant. Les adultes, il ne les aimait pas beaucoup parce qu'il trouvait qu'ils parlaient trop du travail. Ils disaient tous qu'il fallait avoir un beau métier pour avoir une belle vie, et qu'avec un beau métier on pouvait avoir une belle femme; que si vous l'aimiez pas votre femme, elle s'occupait quand même de vous, mais qu'il fallait faire attention parce que les femmes maintenant elles se rebellaient, et que ça, ce n'était pas bon pour les affaires.
Thomas, ça l'énervait d'entendre ça parce qu'une femme, pour lui, ce n'était pas un objet, pas un animal non plus d'ailleurs et que c'était bien qu'elles se rebellent. Et quand il disait ça eh bien les autres disaient tout le contraire et ils voulaient le frapper mais Thomas il savait pas pourquoi. Une fois il avait dit ça à une femme et elle l'avait traité de menteur mais il avait affirmé qu'il le pensait bien et on lui avait répondu qu'il devait plaire aux femmes, mais lui il n'aimait pas les femmes, il n'aimait pas les hommes n'ont plus. Il n'aimait personne. Et les hommes qui ne respectaient rien ni personne il aurait bien aimé qu'ils se fassent tous engloutir par des crocodiles. Oui des crocodiles. Ou des hippopotames. Il aimait bien les hippopotames aussi. Il trouvait qu'ils étaient très forts. Il aimait bien les requins aussi et il n'avait pas peur. “Les requins ne sont pas méchants, il disait, ils ne font pas exprès de nous manger parce qu'ils nous confondent avec d'autres animaux. Et puis que ce soit un requin ou quelque chose d'autre, un humain de moins ce n'est pas bien grave mais un humain de plus, ça, c'est grave parce qu'il y a trop de monde sur la Terre et y'a plus de place maintenant. Même pour les animaux il n'a plus rien.” Et ça aussi ça l'énervait parce que les gens ne s'en soucient pas des animaux. L'Homme, tant qu'il trouve de quoi manger c'est bon.
Thomas, il aimait bien le goût de la viande aussi, oui. Mais il n'en abusait pas non. Et il mangeait beaucoup de produits de son jardin aussi. Il produisait des légumes, des carottes et des courgettes. Il mangeait beaucoup de salade. Ça aussi il les cultivait. Il mangeait aussi les plantes de la forêt et allait souvent chercher des champignons. Il savait ceux qui était bon. Il le savait parce qu'il avait lu des livres sur la survie. Et il va pêcher aussi parce que chaque jour il allait au lac. Il le fallait bien parce qu'il voulait voir l'eau. Donc il prenait la petite barque qu'il avait construite et il allait naviguer. Mais il remplissait plus de pages qu'il ne rapportait de poissons. L'eau le déstabilise oui, parce que ça le faisait pensé à la vie donc il écrivait. Il disait que chaque jour, quand il était sur le petit bateau, l'eau avait comme un super pouvoir qui l'obligeait à écrire. Il disait aussi que l'eau était comme une super-héroïne. “C'est vrai “ il disait. Oui c'était vrai ce qu'il disait parce que l'eau est essentielle pour tout. S'il n'y avait pas d'eau, il n'y aurait pas d'animaux, ni d'Hommes non plus. Il n'y aurait pas la mer mais ça, ça le rendait triste d'y penser alors il n'y pensait pas, tout simplement.
Or chez lui, il n'y avait pas la mer. “C'est trop cher là-bas !” lui disait son père. Mais Thomas il avait déjà vu la mer, et pour de vrai. Il était bien heureux là-bas et il ne voulait pas repartir mais il était obligé. Dans la forêt il était heureux aussi. Il disait que tant qu'il y avait de la végétation il n'était pas malheureux. Il avait promis à sa mère que quand il aurait vendu des millions de livres il achèterait une maison au bord de l'océan, parce qu'il serait riche. Le même jour, il lui avait dit aussi que quand il mourra il voulait aller dans l'eau avec les poissons…
Alors c'est ce qu'elle a fait, la mère. Elle est allée sur la côte et de ses vieux doigts fripés elle a versé les cendres dans l'océan et après, avec son mari, ils ont monté les marches et sont rentrés à la maison; la mère elle pleurait la mort de son fils mais elle était heureuse aussi parce qu'il avait tenu sa promesse.
Alors là, tu t'es lâchée, ma puce, bravo à toi !!
· Il y a plus de 4 ans ·Louve
Merciiii !!
· Il y a plus de 4 ans ·C'était mon texte pour le concoure d'écriture :)
Côme Gibert