Renaissance

fionavanessa

13 janvier 2015

Je suis née une après-midi d'avril

Quand le soleil baigne les feuilles tendres

Après avoir été longtemps laissée pour compte

J'ai germé dans mon coin

Jusqu'à ce que quelque jardinier prenne soin 

Que je me développe bien.

J'ai ainsi reverdi quelques rebords de fenêtres de ville, mais un seul jardin.

La vie y était goûteuse et fleurie, les papillons s'invitaient, les rires aussi ;

Mais en vain ;

Un hiver survint

Où j'ai tant manqué d'air et d'eau que j'y ai perdu toutes mes feuilles.

Quatre belles graines sont nées de ma floraison

Mais j'ai poussé un cri silencieux de plante dépérissante

Et des mains amies m'ont emportée me rempoter plus loin.


M'ont posée là, au bord du Gave, d'où le soleil et l'eau ne sont jamais absents trop longtemps, 

M'ont placée dans un pot plus grand, 

Pour que mes racines s'étirent et s'étalent,

Le cri muet est devenu chant,

A force de regarder tourbillonner mes voisines hirondelles

J'ai appris la valse  des départs dans le froid mordant et des retours au printemps

Mes feuilles repoussent, mais aucune fleur.

Je reprends des forces dans la sève sucrée de mon coeur

Pour un jour peut-être ouvrir des pétales nouveaux.

Je ne sais de quelle couleur ils seront faits,

Nul ne le sait,

C'est un secret de jardinier,

Très bien gardé jusqu'à l'été.

Fiona










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