Narcisse

fabiodonatello

Sous le miroir de l’eau, à l’ombre préservé

Des obscures et bienveillantes caresses

Des vagues, dort le visage de Narcisse ;

Parmi les moires où son cœur s’est égaré

Sa mémoire, noyée où coule son tombeau,

En avril renaît et s’embrase de nouveau.

 

Et d’ici, aux ondes jalouses du courant,

À l’oubli du temps dont quiconque se revêt,

L’effluve de son âme âprement se soustrait,

Surnage sur la rive, encense l’air du vent,

Où le cri des échos qui s’évaporent inouïs

Continue à les farder à son effigie ;

Oui, tandis que mon lit recueille ton repos,

De mes profondeurs qui sur ton visage veillent

Et de tes vanités qu’a figées le sommeil

Sont remontées, invisibles à tes yeux clos,

Les fleurs de ton orgueil, renfermant au fond d’elles

Ton parfum et ton souvenir éternels…

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