Nathalie

aile68

Nathalie a arrêté ses études pour travailler dans un grand magasin à Paris. Elle ne galérait pas tant que ça à la fac de langues mais elle ne se voyait pas en train d'enseigner à des marmots de quinze ans qui se prennent pour les rois du monde. Et puis elle avait rencontré Tino, gardien au grand magasin où elle travaillait à présent. Ils avaient envie de construire quelque chose ensemble, de se lancer dans la vie commme un jet dans un ciel sans nuages.

Nathalie a coupé ses longs cheveux blonds de poupée, quelle erreur lui disaient ses copines, elle n'avait gardé le contact qu'avec Marie-Luce que je voyais toujours. Avec elle, elle avait ri et pleuré, passé son master d'italien à Turin, une des plus belles expériences de sa vie. Tout avait une autre saveur là-bas, le métro, le street-food, les rues pavées, l'amitié.... Les cours étaient difficiles mais tellement intéressants, elle aurait donné sa vie pour une autre année là-bas. Moi-même j'étais comme Nathalie, une fervente supportrice de l'Italie sur beaucoup de points sauf que j'avais passé un an de plus en Italie. Un an de plus! Quel bonheur,, vraiment! J'avais obtenu un poste d'assistante de français (j'ai enseigné le français sans les inconvénients d'un prof), certains élèves étaient dans la polémique et le conflit mais je m'en fichais, j'étais en Italie... Cette année-là, j'ai eu très peu de nouvelles de Nathalie et de Marie-Luce, elle galérait dans leur préparation au concours pour devenir prof. Moi, je ne me voyais pas préparer ce maudit concours, je voulais rester en Italie. Les assistantes avant moi avaient fait mille lettres de motivation pour trouver un travail là-bas sans aucun résultat. Je ne voulais pas vivre ça. Je voulais que mon année dans le Val d'Aoste reste un rêve malgré les difficultés que je ressentais dans mon travail. Mon travail était ma vie, j'étais comme un poisson dans l'eau. Grâce à ma collègue de français, très douée dans sa profession, j'avais trouvé des amis, un équilibre.

(à suivre)

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