Néant-moins
yaourtvert
Mourir. Quitter l'absurdité de l'existence pour rejoindre celle du néant. Le néant, trou noir aspirant nos vaines constructions, car vivre, ne semble maintenant pour moi qu'ériger des relations éphémères. Notre disparition est une fin bien réelle. Seules les forces de la Nature restent, une fois notre flamme éteinte ; même nos proches nous oublient. Nos cendres se dispersent sur cette même Terre qui nous a fait naître. On la nourrit plus en étant mort qu'en restant vivants. Triste ironie de la race humaine. Il n'y a que comme cela que l'on peut mourir sans regret. Qu'y-a-t-il à regretter en quittant ce monde ? Sûrement pas cette odeur de pollution, cet irrespect constant envers les autres, envers soi même, mais aussi envers la Nature, cette société où l'on doit toujours plus aux autres qu'à nous même. Être humain c'est accepté d'être peu. Je suis déjà peu, devenir rien ne m'effraie pas. C'est en cela que la Mort est facile à accepter, et provoque même l'envie de l'atteindre. Il n'est pas question d'espoir, car notre condition ne nous le permet pas. On est, et on se laisse porter par la Vie comme par la Mort. La vie, lente, nous berce jusqu'à atteindre un doux sommeil profond, ce calme onirique, tant convoité, du néant.