Nephandia

arnaud-luphenz

Nephandia. Cette métropole française est née des divagations de fins de banquets d’une assemblée oubliée. Elle se déploie comme une orgie d’orages ou une vue de l’esprit. La sorcière des tempêtes s’est penchée sur son berceau de circonvolutions. Elle est avant tout la matrice de ses habitants, s’accommodant de chacun de leurs excès et de leurs déraisons. Et même, le plus souvent, de ceux qu’elle ne devrait pas. Ses rues sont avides de décadences et d’avilissements divers et variés. Etant absente à elle-même la majorité du temps, elle récolte sans broncher sa moisson de torts injustifiés et d’imaginaires en gestation. Ses traits sont semblables à ceux d’un visage au lendemain d’une fête trop arrosée. Deux lacs alcoolisés, aux reflets plus noirs que l’âme des fondateurs, s’invectivent d’ailleurs de chaque côté de son sommet. Ils s’abreuvent d’un pactole de pluies acides et entêtantes. Le tout sous l’égide d’un front plus couvert de rides que d’habitations. Vaste gueule de bois surplombée par un ciel migraineux à force de fumées d’ateliers-dragons et d’encens brûlé. Nephandia est une nasse idéale pour disparaître dans la masse. Une ogresse du crépuscule.

Soixante-six lieux et personnages déclinés en autant de nouvelles afin de tenter de dresser un portrait intemporel. L’esquisse d’une cité mal née. Composer la mosaïque de ses époques. Son puzzle d’intrigues. Sa prophétie. Du Moyen-âge jusqu’aux étranges événements de 2013. Et même après. Avec une folie à tous les étages. Avant qu’elle n’y succombe et ne se détache de la réalité.

Le présent recueil évolue dans les sphères de mon roman l’Errance des échos, en reprenant certains de ses personnages, mais tout en se révélant farouchement indépendant. Voilà qui est dit !

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